One Piece : Grand Ocean
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

LongueTown

+4
Hyûma
Sigurd
Elmo
Muhaha
8 participants

Aller en bas

LongueTown Empty LongueTown

Message par Muhaha Sam 21 Aoû - 17:17

Situé sur Grand Ocean, juste à la sortie de Reverse Moutain, LongueTown est une île-cité de légende, puisque c'est ici qu'est né Gold Roger, le Seigneur des Pirates. C'est aussi ici qu'il fut exécuté par la marine, ces derniers mots déclenchant la plus grande vague de piraterie de tous les temps. Pour cette raison, la ville est aussi connu comme étant celle "Où tout commence et où tout se termine".

LongueTown est une ville calme, doublé d'une plateforme importante du commerce, en raison de son emplacement stratégique, ainsi qu'une destination touristique très prisé. Bien qu'elle ne soit tenu que par un faible contingent de marine, l'incessant va et vient des navires venant des quatre pour rejoindre leur affectation dote l'île d'une excellent force. Bien qu'il soit de notoriété public que tous les pirates venant sur GrandOcéan mouillent aussi sur l'île, ces derniers ne sont guère importunés tant qu'ils se tiennent à carreau. En effet, les marines présent ont bien mieux à faire que de perdre du temps avec des pirates miteux aux primes dérisoires.

LongueTown est connu pour les multiples services qu'elle offre, que ce soit pour s'acheter un nouveau navire ou refaire une beauté à celui qu'on amène. Ces rues regorgent de magasins en tout genre, alimentation, armurerie, log poses, boutique-souvenirs... Bref, l'endroit permet à tous les équipages de souffler et de s'équiper correctement pour partir d'un bon pied sur GrandOcean.

Le monument le plus important de LongueTown est la place de la potence, où fut exécuté Gold Roger. Haut lieu touristique, plus personne n'y a été exécuté depuis. Il va sans dire que les marines veillent au grain et ne laisseront aucun malappris vandaliser l'endroit.

Destin
Muhaha
Muhaha
Pirate Méconnu

Messages : 23
Date d'inscription : 20/08/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Muhaha Dim 22 Aoû - 10:21

Oiseau de mer à l'instinct développé, la mouette, de la tribu des Larinis, est généralement de couleur blanche et se reconnait particulièrement à son insupportable cri aigu qu'elle faisait justement retentir ce matin au dessus de LongueTown. Son vol gracieux la rapproche par boucles du quartier cossu et notamment du Tritz, riche hôtel du début du siècle dernier conservant la pompe et pourpre d'antan ... Resplendissant aux rayons du soleil, l'oiseau seul conquiert le ciel et tente même ... PAN ... de chuter lourdement vers le sol, l'oeil terne et le plumage souillé tandis que les entrailles exposées aux turbulences sous l'action de l'attraction terrestre choisissaient leur propre chemin.

Le tireur satisfait souffla sa fumerolle dissipant l'odeur de la poudre, quêtant au passage l'approbation de Muhaha, son nouveau compagnon. Harris Voll, tireur (qui se veut d'élite) était vraiment heureux de ce nouvel emploi. Ancien boucher, cette brute au dévouement sans égal était portier au Tritz avant que Muhaha n'en fasse un de ses subordonnés remarquant sa précision au tir. Il rejoint ainsi Valamort, apothicaire de formation et Dodge, ancien marine reconverti en garde du corps. La présence de Valamort n'est du qu'a sa capacité à doser certains médicaments, poisons et diagnostiques ainsi qu'aux multiples interrogations de Muhaha à propos de son fruit, notamment sa tête qui depuis trois jours ne voulait pas réapparaitre, il semble que Muhaha avait encore beaucoup à apprendre à propos de ses nouveaux pouvoirs ...

C'est donc la tête enrubannée que Muhaha plus excité que jamais à l'idée de ses nouveaux pouvoirs griffonne notes et plans sur la table de la terrasse. Il cesse subitement, suivant son envie, et met son manteau pour sortir dans la rue suivi par ses trois ombres, après quelques minutes de marche arrêt dans une taverne ou s'asseyant à la table du fond il remarque alors une magnifique jeune femme finissant un whisky au bar.

-Valamort, tu estimerais à combien la robe sombre aux reflets de soie de la demoiselle au bar ?
-Euh 20 000 berrys, non ?
-27 000, c'est un modèle Jaguar.
-On t'as pas sonné Dodge même si tu as raison, Valamort arrêtes de regarder ses jambes et dis moi si tu as un sédatif sur toi.
-C'est la cas. Et elle a des jambes qui méritent d'être observées.
-Sans doute mais ce n'est pas le moment, on va lui faire le coup double. Dodge, va te préparer, je sens que l'on va pouvoir s'amuser.

Dodge s'éloigna donc d'un pas rapide pour jouer sa partition dans le crime à suivre tandis que Muhaha et Valamort sirotaient d'un air tranquille leur bière attendant le moment auportain pour tenter de piéger la belle et riche aventurière avec un de leur coup préféré.
Muhaha
Muhaha
Pirate Méconnu

Messages : 23
Date d'inscription : 20/08/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Elmo Ven 27 Aoû - 13:56

La taverne du frais marin était installée en face du port, de façon à accueillir les visiteurs arrivant dans la belle et dangereuse ville de LongueTown par la principale entrée de la ville, qui menait tout droit sur reverse mountain. C’était un endroit agréable, autant pour les riches clients que pour les plus démunis. La bière coulait à flots et les chambres étaient rarement vides. Cette atmosphère de gaieté se transmettait aux clients qui ravis d’avoir été si bien accueillis restaient plus de temps qu’ils ne l’avaient prévu à LongueTown.

Ce matin là, un client particulier était assis à une table. Il était arrivé aux aurores et semblait attendre quelqu’un. Il n’avait pas l’air particulièrement musclé, mais il était de très grande taille, deux mètres semblerait il, avec un appétit de moineau et des goûts alimentaires très sains et variés. Il mangeait peu et regardait plutôt par la fenêtre à côté de laquelle il avait demandé de s’asseoir. À chaque fois que le serveur lui apportait de l’eau ou un nouveau plat, l’homme lui adressait un sourire poli, des remerciements, puis il se retournait et plongeait aussitôt son regard au dehors. Il était vêtu d’un ensemble noir, cossu et portait une cravate.

Vers huit heures, son regard s’éclaircit. Une jeune femme entra dans la pièce et vint s’asseoir à ses côtés. Ses cheveux bruns cachaient à moitié son visage mais l’on pu apercevoir un sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle aussi était très bien habillée, d’une robe noire avec un foulard blanc. Elle commanda un verre de vin et commença à discuter avec l’autre.

« Écoute, Bjorn, ça ne va pas pouvoir continuer comme ça, fit elle à voix basse, j’ai réussi cette fois ci encore une fois mais de justesse, on m’a vue mais j’ai réussi à les semer. Il va falloir partir d’ici.
-Très bien, ne t’inquiètes pas, demain sera notre dernière action et nous nous mettrons en quête d’un équipage pour partir sur une île autre que celle-ci, tu as raison, elle devient trop dangereuse pour nous, concéda-t-il. Mais demain, ce sera grandiose, un coup jamais vu.
-Je te suis, mais si ça tourne mal, je te préviens que je te chercherais partout je te tuerais de mes propres mains.
-Bien entendu, bien entendu. Mais, sinon, que s’est il passé là bas? Tu t’es fait prendre, comment?
-Comme je te l’ai dit, les marines en ont marre d’entendre partout des vols, et ils ont décidé de poster trois gardes dans chacun des endroits où les patrons payeraient assez pour leur défense. Bien entendu, ma cible étant connue, ils n’ont pas hésité à mettre parmi les trois gardes un capitaine, quelqu’un de très fort et pas non plus le Marine le plus bête du monde.
-Ce qui veut dire que…
-J’ai failli me faire chopper car, en plus des alarmes habituelles, notre cher capitaine de la Marine en a posée une qui détecte le moindre objet qui n’est pas en place, donc je me suis faite griller et sans mon incommensurable talent, je n’aurais jamais pu m’échapper.
-D’accord, et où est la pièce que tu as dérobée? »

Elle lui adressa un large sourire, cessa toute parole et lui fit signe qu’elle lui dirait plus tard sans les oreilles indiscrètes qui écoutaient attentivement leur conversation. Lorsqu’ils eurent fini de manger, ils payèrent et sortirent de la bâtisse, suivis par un homme vêtu de couleurs sombres. Lorsqu’ils tournèrent au coin de la rue, les deux complices essayèrent alors de distancer leur poursuivant. Ce n’était pas une chose facile ils décidèrent de se séparer afin de tromper l’ennemi.

Ils se retrouvèrent un peu plus tard, dans une partie plus avancée de la ville à l‘intérieur d‘un autre bar.

« Bon, pour l’opération de demain on abandonne, si ils ont déjà des gens à nos trousses, autant quitter LongueTown au plus vite!
-Ok, je cherche une cible et on se fait engager ce soir?
-Oui, parfaitement, essaie de trouver des pirates pas trop forts quand même, histoire qu’ils n’attirent pas à nous les forces de la Marine…
-Ne t’inquiètes pas… »

Le jeune homme mit son masque, rapetissa jusqu’à atteindre le mètre cinquante et sortit. Il prit la direction du port en avançant doucement. Il s’arrêta plusieurs fois, afin de vérifier qu’il n’était pas suivi, puis, au bout d’un certain temps, entra dans un restaurant. Il était prêt de midi et il commanda un plat et attendit. Il attendait beaucoup ces temps ci. D’ailleurs, il avait tendance à attendre beaucoup trop. Mais cela, seuls certains pourront le remarquer car sa discrétion était sans pareil.

Comme au matin à la taverne du frais marin, il prit une table prêt de la fenêtre et attendit tout en mangeant. Plusieurs hommes rentrèrent et à un moment, il dut enlever son masque car un Marine entra. Il écouta attentivement ce que disais l’homme qui demandais au barman s’il avait déjà vu les têtes qu’il lui montrait.

« Alors, celui là ne vous dit rien?
-Si, il me semble que je l’ai en ce moment comme client, il est installé prêt de la fenêtre.
-Bon, merci du renseignement, il ne faut surtout pas le laisser filer!
-Et, j’ai le droit à une récompense?
-Tu ne l’as pas attrapé que je sache?
-Non monsieur…
-Bon, alors tu fermes ta grande gueule et tu demandes pas ton reste! Et celui là, tu l’as vu?
-Non, je ne me rappelle pas…
-C’est pt’être qu’il t’es passé devant sans que tu le voies…
-Comment c’est possible ça monsieur? Sauf votre respect lorsqu’on me passe devant, je regarde la personne.
-Mouais, mais si la personne qui te passe devant est invisible, tu la regardes aussi?
-Euh…
-C’est bon, fermes là! »

Bjorn continua de manger tranquillement, sans s’affoler. Que pouvaient ils contre lui, ce n’était même pas sa vraie tête sur l’avis de recherche mais seulement un masque fort bien conçu. Et puis, il n’avait qu’à rapetisser pour s’échapper et même le Capitaine grognon ne pourrait plus rien faire…

Le capitaine avança alors vers lui et le dévisagea. Un éclair passa dans ses yeux mais Bjorn ne montra aucune faille. Son plan était trop parfait pour se laisser avoir…

« Hey, tu m’as menti, c’est pas lui prêt de la fenêtre, c’est un jeune blanc bec!
-Quoi, il est parti sans payer?!
-Tu essaie de nous cacher que tu as menti toi!
-F..faux! Je disais la vérité, il était là juste avant que vous n’arriviez…
-C’est ça, paye toi ma tronche, c’est pas grave, on le retrouvera bien…
-Capitaine, il y a du grabuge dehors, fit l’un des marins à la porte.
-J’arrive! »

Le capitaine Lars n’était pas du genre commode, depuis plus d’un an qu’il commandait à ce quartier de la ville, personne n’osait lui mentir. Il aimait la discipline de fer et exigeait de ses hommes le meilleur d’eux-mêmes. Fort heureusement, s’il avait l’air horriblement sévère, il était incapable de tuer un homme ni de le torturer. Il était assez juste et essayait de se renforcer derrière des airs de durs.

Lorsqu’il eut fini son repas, Bjorn repris sa taille normale, paya et l’aubergiste appela alors Lars, le brigand qu’il recherchait était là, juste en face de lui. Il avait juste prit une autre apparence. Le capitaine arrivé aussitôt. Voyant que son ennemi n’était autre que le jeune garçon, il l’interpella.

« Alors c’est toi Bjorn Ratino Kemal?
-Oui, ça se pourrait… Et vous êtes le capitaine Lars? J’ai toujours aimé les durs à cuire…
-Et ben tu vas m’adorer… Bon, et que compte tu faire maintenant que tu es cerné?
-Ben, c’est simple, déjà, je vais m’enfuir d’ici au nez et à la barbe de tous tes petits cons et puis, je vais braquer le Qg de la marine puis je vais m’enfuir de LongueTown…
-C’est gentil de me donner autant de détails. Ça va me permettre de te coffrer, même si tu réussit à t’échapper…
-Mouais, peu probable en fait… »

Bjorn grandit jusqu’à atteindre les deux mètres et regarda alors le Marine de haut. Celui-ci ne fut pas déstabilisé pour autant. Il se transforma et attaqua…Bjorn se débattit tant bien que mal, mais l’art du combat n’était pas son fort, surtout qu’il avait affaire à un homme-gorille qui l’attrapais avec force, il n’avais plus qu’une solution, rapetisser… Décidément, ils lui en voulaient tous…

***

Bjorn rencontra son contact près du port, il se saluèrent et Bjorn lui demanda si sa mission avait été menée à bien. L’autre lui répondit affirmativement.

« Bien, Joey, tu vas aller retrouver Sarah, elle doit être sur le port et t’infiltrer sur le bateau qu’elle à choisi avant nous. Bien sur, personne ne doit savoir que tu nous connais…
-Okay boss!
-J’aime pas qu’on m’appelle boss. »

Bjorn fit un petit tour, vola quelques vêtements et rejoignit ensuite Sarah sur le port…
Elmo
Elmo
Pirate Méconnu

Messages : 165
Date d'inscription : 26/01/2010
Age : 29

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Muhaha Sam 28 Aoû - 12:57

Son indépendance, son coté osé, que dis-je corsé ainsi que son ensemble addictif en fait un élément dont j'aurai du mal à me dissocier plus tard une fois que l'on aura repris la mer ... J'aime le café ... Mais bon tant que j'aurai pas de cuistot à bord on se contentera de rhum ... De whisky aussi ... Quoi que la Vodka ne doit pas être mise à l'écart ... Muhaha remua alors une fois de plus l'instrument d'argent dans la boisson ténébreuse occasion supplémentaire pour que la chaude haleine remonte une fois de plus jusqu'à ses narines ... Il prit alors une expression béate qui cependant à travers ses bandages provoqua l'inquiétude chez ses subordonnés ...

-Vous êtes sur que ça va chef ?
-Hein quoi ?
-Vous aviez l'air de vous perdre dans vos pensés quand soudain votre visage a commencé à se tordre de façon grotesque ... Alors vous savez réflexe de médecin, je me suis inquiété de votre état mental ou autre ... Mais si vous compter prendre comme habitude de faire bouger votre corps de façon inconsidéré tant que vous êtes invisible vous n'avez qu'à me prévenir et je n'aurai pas à bouger le petit doigt la prochaine fois que vous mourrez d'étouffement ...
-Tu sais Valamort, j'adore quand tu entres en mode cynique mais si tu continues tu vas nous faire repérer à hausser le ton comme ça et à ce moment là je serai obligé de te faire bouffer ta main.
-Pourquoi sa main ? demanda Harris curieux et amusé par cet échange.
-C'est toujours impressionnant pour un spectateur de voir quelqu'un s'étouffer avec son propre corps surtout s'il n'arrive pas à retirer ladite partie ...

Valamort prit alors un air dégouté mais se tint coi durant quelques minutes avant de faire un aller-retour rapide du regard de la jeune fille à sa montre gousset qu'il sortit de sa veste. Transmise de père en fils depuis des générations, il est de tradition de la garder intact pour pouvoir la transmettre au suivant quitte à aller jusqu'à des extrémités sordides, voir la cacher dans une de ces dernières ... Toujours est-il que cette dernière donnait obligeamment l'heure, lui indiquant donc qu'il était temps de passer à l'action, Dodge devait être prêt.

Après un bref regard vers son groupe, qui le lui rendit d'un air confiant, Valamort se leva donc prit une démarche, très légèrement, chancelante pour pouvoir après quelques détours s'assoir près de l'envoutante jeune femme.


-Bonjour mademoiselle lui lança-t-il avec un sourire charmeur.
-Bonjour ...
-Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous aborde ainsi mais laissez moi d'abord vous dire que je vous trouve charmante.
-Et moi, je vous trouve alcoolisé en souriant, amusée par son audace.
-Sachez que je suis recherché par la marine, je me nomme Soldaumi et je suis un pirate. Mais ne paniquez pas ! Je suis poursuivi pour bien des raisons mais aucune n'est justifiée ... Excusez ma maladresse mais comment vous nommez vous ?
-Je me nomme Sarah ... et ainsi donc vous êtes pirate ?
-Certes, de petite envergure mais tout de même ... Tout cet entretien pour finalement vous demander de l'aide. Je vois à votre classe, vos yeux qui ont capturé mon coeur et à vos habits de qualité que vous êtes quelqu'un, ne le niez pas et c'est pourquoi je crois que je peux vus faire confiance, vous avez mon amour, ne leur remettez pas mon corps, je m'en remet donc entièrement à vous.

Lors de cette dernière tirade Valamort se mit à genoux devant elle, lui saisissant les mains dans un geste implorateur et en profitant pour faire glisser de sa manche une fine poudre blanche ... Ce discours est rodé, bancale mais touchant et c'est pourquoi les jeunes filles riches et sottes en quête de romance et d'aventure y succombent bien vite. Cependant Sarah ne correspondait à aucunes de ces catégories et échafaudait déjà dans sa tête différents moyens de vérifier ses dires, de profiter de lui ou de le livrer en en tirant le maximum de bénéfices. Toujours dans ses projets tandis que son cerveau dérivait dans les gouffres infinis de l'imagination, elle finit son verre d'un geste élégant mais avant qu'elle n'ait pu rendre son verdict, une main ganté mais pleine d'autorité se posa sur l'épaule de notre comédien.

Ce geste empreint d'assurance ne pouvait venir que d'un représentant de l'autorité, un de ces agents du gouvernement qui habillé du blanc immaculé, la mouette à l'épaule et la flamme aux yeux s'est dévoué au service de la communauté. Fier et bravache, le lieutenant de la marine ne lâcherait pas Valamort tout de suite, tout du moins c'est ce que semblait dire ce sourire ...


-Alors Valamort, on ne salut plus ses vieux amis ? Madame ? Cet homme vous a-t-il importuné ?
-Cradge, on t'as pas sonné, j'ai purgé ma peine et j'ai droit de parler à toute belle poulette que je vois passer.
-Vala, mon cher Vala, tu crois pas que tu es en train de t'enfoncer ? Alors madame ?
-Il s'est présenté à moi sous un autre nom, il m'a dit qu'il était pirate, qu'il cherchait assistance, je n'aurai jamais pu imaginer que ...

Rien de mieux qu'un marine pour ramener n'importe quelle jeune femme à la réalité, la faisant déchoir de tout rêve ou illusion. Quand celle-ci de plus se sent oppressé par la présence de celui-ci, elle n'hésitera pas une seconde à noircir le tableau de l'inculpé, pour Sarah il en résultait une performance d'acteur incroyable ... Scandaleux, n'est-ce pas ?

-Mais oui madame, ce genre de vermine ne recule devant rien, vous devriez pourtant le savoir si vous habitez ici ...
-Oui mais j'ai baissé ma garde et ... la langue pâteuse, Sarah se sentit soudain fatiguée et ne termina pas sa phrase.
-Cela peut nous arriver à tous. Cela vous dérangerait-il de passer au poste avec nous pour témoigner contre lui ? Vous comprenez bien qu'avec "tentative de manipulation" et "usurpation d'identité" je peux lui attirer quelques ennuis et que rien ne me ferait plus plaisir ...
-Bien sur répondit-elle la tête lourde en imaginant de quelle manière elle sèmerait ce marine dès la sortie ...

La porte de la taverne s'ouvrit donc sur un quai désert et se referma derrière un Valamort fulminant, un marine aux aguets et une jeune femme aux lourdes paupières. C'est en essayant de marcher droit, de courir pour s'enfuir et lors de sa chute qu'elle put conclure définitivement qu'elle avait été droguée. Dodge put alors quitter le rôle de l'imaginaire lieutenant Cradge, libérer Valamort de ses menottes pour les transférer sur les fins poignets de la jeune femme inconsciente. Il n'eurent ensuite qu'à attendre quelques instants pour que Muhaha et Harris les rejoignent. Après un bref mot de félicitation, ils purent rentrer tous d'un pas tranquille et serein à travers les ruelles vers leur chambre d'hôtel.


C'est après un instant de silence, la nuit étant tombée, à la lumière des étoiles que dans la chambre Valamort se permit une parole:
-C'était tout de même une fois de plus votre plan, chef.
-Oui et alors ?
-Et alors tout c'est bien passé, merci.
Emu plus qu'il ne saurait le laissé paraître par ce simple remerciement, ce pirate désireux de gloire ne répondit que par un sourire, ne se rendant pas compte que les bandes de son visage s'humidifiaient un peu, il s'occuperait demain de cette jeune femme, on lui soutirerait ce qu'elle savait d'intéressant, on pourrait la recruter si ça l'intéressait mais surtout l'odeur de la rançon semblait plus qu'alléchante. Tout en rêvassant et se dirigeant vers sa chambre, laissant derrière lui la jeune fille ligotée et ses compagnons, il lança cette phrase sentencieuse qui encore aujourd'hui résonne pour tout capitaine :

-J'aime quand tu m'appelles chef !
Muhaha
Muhaha
Pirate Méconnu

Messages : 23
Date d'inscription : 20/08/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Elmo Ven 10 Sep - 12:50

Bjorn avançait sur le port somnolent. Personne n’était présent sauf un homme, qui
tournait en rond; Joey. Quand ce dernier aperçu son employeur, il avança vers lui. Son
visage était marqué par l’incertitude. Il le salua et lui demanda ce qui se passait. Un
éclair d’angoisse parut sur le visage de Bjorn. Où était donc Sarah? Elle devait
pourtant attendre Joey sur le port et lui montrer le navire sur lequel il devait monter
pour s’y fondre avant qu’ils ne le rejoignent. Stupide dilemme… Bjorn réfléchit
quelques instants et désigna à son acolyte un navire sur lequel monter. Il devait partir
à la recherche de Sarah, c’était une obligation…

Il s’engagea dans les rues endormies, il était tard, le soleil se couchait, personne
n’apparaissait mis à part quelques chats fuyant la monotonie et qui cherchaient à
manger. Il s’arrêta; mathématiquement, il avait peu de chances de tomber sur Sarah,
car elle ne disparaîtrait pas comme ça toute seule. Il ne savais pas qui avait eu cette
drôle d’idée mais Sarah s’était fait enlever…

Une première idée germa dans son cerveau, elle s’était fait prendre par la Marine et il
la retenaient prisonnière. La caserne était le premier endroit où il fallait chercher.
Malheureusement, c’était aussi l’endroit le moins fiable question sécurité. Il ferait tout
pour elle, et il décida d’attaquer à lui tout seul la caserne de LongueTown…

***

La taverne du frais marin était presque vide à cette heure et c’était l’endroit le plus
approprié pour trouver un plan. Bjorn commanda une carafe d’eau et élabora dans sa
tête un plan. Mais lorsque une pensée affluait, elle était tout de suite repoussée par une
prise de risque. Stupide, il devait être stupide pour espérer rentrer et ressortir vivant de
cette putain de caserne, surtout que désormais, les Marines connaissaient son visage
avec et sans le masque et si Sarah était séquestrée, ils devaient sûrement se préparer à
le recevoir…

Tant pis, il irait sans se soucier des conséquences, ce qui était habituellement
inenvisageable, bref, il allait à l’encontre de tous ses efforts pour tout calculer et
défiait la Marine, seul… Il se leva, régla la note et s’en fut au travers des ruelles
sombres.

***

L’activité était faible dans la caserne, seuls un gardien de nuit et quelques sous-fifres
affiliés étaient visibles de l’extérieur. Bjorn, oubliant toute prudence entra en ouvrant
la porte assez violemment. Le gardien leva la tête et lança un regard interrogateur à
l’intrus. La colère étant visible dans les yeux du pirate, l’autre se mit sur la défensive.
Bjorn se calma un peu et regarda alors l’homme qui lui faisait face. Un jeune de la
trentaine, l’uniforme bien propre, le stéréotype de l’élève rentré dans la Marine étant
jeune grâce à des proches parents gradés et qui n’avaient aucune compétence.

« Bonjour, déclinez votre identité, votre but en venant ici ou je serait obligé de vous
abattre!
-Bien le bonjour, je me nomme Bjorn Ratino Kemal, pour vous servir… Je viens
chercher mon acolyte qui est sûrement retenue ici par un malentendu…
-Son nom?
-Sarah.
-Nous n’avons pas de Sarah ici, et le dernier à avoir été incarcéré date de ce
matin, très tôt… Au fait, je vous arrête!
-Très pénible cette manie de vouloir mettre aux arrêts chaque personne qui se pose
devant vous, déjà ce matin, votre cher supérieur, comment s’appelle-t-il déjà?
-Le capitaine Lars?
-Oui, c’est ça, il a déjà essayé de me mettre la main dessus…
-Ah, je vous arrête encore plus Monsieur Ratino…
-Non…
-Comment ça? Bien sur que je le fais…
-Ah, vous pouvez toujours essayer mais sachez que je ne vais pas vous laisser
faire… »

L’homme n’étais pas particulièrement doué pour le combat, à la réflexion, on pourrait
dire que Bjorn non plus, mais il avait un atout de taille. Déjà, quand en face de toi, ton
adversaire mesurant à peine le mètre soixante dix vient de grandir pour te dépasser
d’une tête, il est normal d’être quelque peu nerveux. De plus quand cet adversaire ne
montre pas le moindre signe d’inquiétude, tu commences à paniquer. La troisième
raison étant que tu sais au fond de toi que tu n’es pas de taille face à ce géant, alors, il
te reste deux solutions, fuir en mouillant ta culotte ou essayer de retenir l’adversaire
au péril de ta vie jusqu’à ce que des renforts arrivent. Malheureusement pour le
capitaine Lars, le courage de son gardien de nuit ne valait pas grand-chose, celui-ci indiqua donc à Bjorn la porte de sortie en espérant qu’il n’y ait pas de casse… Le
pirate ne se fait pas prier et s’en fut par la porte. Quelques minutes plus tard, alors que
Bjorn était déjà loin, un gorille arriva à la caserne. Le capitaine Lars était furieux,
manquer une cible qui s’était moquée de lui dans la matinée, quelle injure. Il houspilla
le gardien, donna quelques instructions à ses hommes et se retira dans son bureau pour
réfléchir.

Bjorn, quand à lui, était toujours embêté, il vagabondait dans les rues sans trop savoir
où chercher. Il était désespéré. La lune était dégagée et sa pâle lumière donnait aux
ombres des allures effrayantes. Bjorn espérait, en revenant sur le port, trouver quelque
indice sur la disparition de sa chère et tendre. Malheureusement, en arrivant sur les
quais, rien, pas le moindre bout de tissu, la moindre trace de sang, rien que
l’habituelle odeur de la mer. Il était déjà tard, le soleil se allait bientôt disparaître
totalement. Il tenta alors quelque chose, aussi désespéré qu’il était, il ne pouvait pas
abandonner. Cela ne lui était pas permis… Il fonça à la taverne; quelques hommes,
ivres morts y demeuraient, affalés sur les tables. Il passa voir le barman, en lui
demandant s’il n’avait pas vu une jeune femme. Le patron répondit qu’il voyait
quelques dizaines de jeunes femmes par jour et qu’il ne pourrait pas lui être d’une
grande aide.

Essuyant un nouvel échec Bjorn s’apprêta à sortir du bar quand il remarqua un
élément étrange à l’une des tables. Une main, seule, flottait un peu au dessus de la
table, dans une position, qui, si elle avait un corps pourrait se révéler être celle d’un
homme posant sa tête sur sa main… Bjorn se dirigea vers la table et attrapa la main.

« Eh, oh, on attrape pas les mains des gens comme ça! Fit une voix.
-J’ai entendu parler de toi aujourd’hui, détenteur d’un fruit du démon?
-Ça te pose un problème?
-Un énorme problème… Parce que..j’ai des doutes énormes sur le fait que ce soit toi
qui retienne ma collaboratrice, et je n’aime pas du tout ça!
-Tiens donc, des accusations en l’air, et qui te dit que je retiens Sarah?
-Il ne me semble pas avoir prononcé son prénom…
-Et bien… Je… »

Bjorn attrapa son interlocuteur par le col, enfin, ce qui semblait être le col et le somma
de le mener là où Sarah était retenue…
Elmo
Elmo
Pirate Méconnu

Messages : 165
Date d'inscription : 26/01/2010
Age : 29

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Sigurd Mer 6 Oct - 20:23

-Mazette. Tu vois ce que je vois, Olrik?

Dur à louper. La foule laissait largement la place à l'étrange cortège qui traversait la rue en inspirant autant d'émerveillement que de crainte sur son passage.

-Ah ouais. Quand même.
-Chavais pas que y'avait un cirque en ville, en ce moment. Bah dit donc, ils ont la main lourde sur la promotion, ceux là. Des lions pour faire de la pub? Incroyable! ILS ONT MÊME UN RHINO, LA CLASSE!!!, m'exclamais-je.
-Ainsi qu'un nain. Et plusieurs beaux oiseaux exotiques.
-Beaux, c'est vite dit.
-Pas tous, ok, mais...
-On dirait le croisement entre un paon et un coq, celui là. Très belle traîne. Seulement, comment se fait il qu'il parvienne à voler?
-Aucune idée. Moi, j'me pose une autre question par contre...
-Oui?
-Pourquoi les dresseurs portent-ils les couleurs de la marine?
-Hein? Ah ouais, t'as raison. S'pas normal, ça. Service de propagande, peut être? Ils organisent parfois des démonstrations... moi, c'est en voyant des tireurs d'élite en action durant un festival que j'ai eu l'idée de rejoindre la Marine. Bon, l'a fallu le temps pour que l'idée fasse son chemin, mais...

Accoudé avec moi au parapet, Olrik, un sergent avec lequel j'avais déjà causé à quelques reprises, déplaça son fou juste devant mon cavalier et me mit échec et mat pour la cinquième fois consécutive. Visiblement pas très doué pour ça, je trouvais quand même le jeu sympa pour passer le temps et faire connaissance avec les intermédiaires.

-Ils viennent dans notre direction, non?
-Zut. Kess qu'on fait?
-.....
-Oui, les accueillir, sûrement. En effet. Et comme c'est moi le capitaine, je vais m'y coller.
-On devait pas recevoir d'autres effectifs d'ailleurs, aujourd'hui?
-C'est vrai, mais... ils ne devraient pas arriver avant un moment encore, normalement. A moins qu'ils soient en avance?
-Ca m'a l'air tout à fait possible, Capitaine. L'émissaire qui nous a apporté le Pose est lui aussi arrivé plus tôt que convenu.
-Bon, ben dans ce cas... toi, tu vas la chercher?.
-Qui ça?
-Chercher Evil, bien sûr.
-Evil?
-Euh... j'ai dit Evie. Evie, voyons, Evangeline. Haylor, si tu préfères. Elle n'accepterait jamais un surnom aussi... affectif, mais... bah, je l'aime bien, suffisamment pour l'appeler comme ça quand ça la dérange pas. Dans son dos, donc.
-Oui, oui, ça me pose aucun problème. Mais pourquoi aller la chercher?
-Elle aime bien toujours tout prendre en charge, avoir son mot à dire, ces choses là. Ca la vexerait que j'ai pas au moins essayé d'aller la faire chercher. Tu comprends?
-Ok. Compliqué, tout ça...

Ouais, c'est ça, pauvre pomme. Olrik est bien sympa pour un sous off', mais je sais pas encore si je peux le mettre dans la confidence sans qu'il aille révéler à sa Noire Maîtresse les joyeux qualificatifs que je lui attribue. Faut que j'arrête de laisser ces trucs s'échapper de ma bouche, moi. Pour le moment, je sais que Guido et quelques autres sont clean, mais un seul traître me retirera l'une des rares compensations que m'offre sa présence: une personne à vilipender.

En attendant, je débarquai et me rendis en direction du carnaval des animaux, en prêtant tout particulièrement attention à ce magnifique volatile qui nous avait tapé dans l'oeil peu avant. Le Rhino avait l'air de se tenir calme, et la présence de trois femmes s'affairant à ses cotés d'un air expert suffit à me mettre en confiance. Pis s'il décidait de péter les plombs pour tout saccager, y'aurait suffisamment de cibles entre lui et moi pour que je puisse me mettre à l'abri dans les temps.

Quant aux autres spécimens... hey, moi qui croyais être le seul lion de mer dépourvu de nageoires, ça me fit bien sourire. Autre point à noter, un oiseau plutôt dodu dont mon pendant félin aller s'escrimer quelques minutes à tenter d'en dresser le goût. Bon, mettons que s'il tombe malade en mer, ou qu'il fini mortellement blessé au combat... une petite carcasse pour bibi, et j'devrais me débrouiller de sorte que personne remarquerait. Ou alors, j'aurais cédé bien avant à la tentation en m'enfournant en douce ce charmant piaf. Ca pouvait aussi le faire.

-Hey, salut! C'est bien vous, ceux qu'on attend sur le Tarmac? Je suis Sigurd, son capitaine. Rhaaa... capitaine Sigurd, ça sonne trop bien.

Tout en écoutant la réponse du dresseur interrogé, je jetai un coup d'oeil aux félins, et notai avec satisfaction que pas un seul d'entre eux ne pouvait espérer rivaliser avec moi en matière de classe. Après, y'en avait bien la moitié qui étaient plus imposants que moi, mais aucun d'entre eux n'avait comprit que tout se jouait dans la crinière. Encore que, les muscles et la taille devaient mieux attirer les balles. Tout bénef pour moi si on allait se retrouver comme coéquipiers.

Puis, mon regard se dirigea vers celui qui avait été désigné comme le chef de la troupe. Et allez savoir pourquoi, je ne parvins à dissimuler ce petit sourire qu'en gonflant les joues. Ma grimace, lorsque mes yeux croisèrent le regard du concerné, ne fit que gonfler, gonfler, gonfler, jusqu'à ce que...


MWARHARHARHARHAR!!!


-Nan. Nyahaharf. C'est... Huhuhu. Désolé, je suis un abruti qui vient d'être émerveillé par ces magnifiques animaux, comprenez que j'ai... Pchihihihi... du mal à garder les pieds sur terre. Romfluhuhu... Mais quand même. C'est vous le supérieur... Rholololo, qu'est ce que chuis spirituel... qu'on attendait? Hyûma T'es-Nain-Ka, enfin, Tenaka?

Tiens, je cafouille moins que d'habitude quand je suis explosé de rire. Bon point à noter, ça.

Par contre, j'en reste toujours aussi peu convaincant. Loin d'être disposé à accepter mes excuses, celui qui était effectivement Hyûma se mit à trépigner et gigoter comme une furie, subitement transi de fureur au point de virer rouge et d'émettre diverses nuances de gargouillements dont je n'avais jamais eu connaissance.

Au bout d'une longue, longue dizaine de seconde, son visage abandonna sa délicate teinte rougeâtre pour carrément choisir de s'empourprer.

Croyant qu'il s'étouffait (ce qui était effectivement le cas), je me rapprochai de lui pour essayer de voir comment l'aider... et me redressai aussitôt en le voyant sortir de nulle part une cravache qui frôla ma joue pour venir s'écraser sur mon épaule. Quelques autres coups s'abattirent sur mes rotules, m'incitant à sonner la retraite. Voyant que je m'éloignais bien plus vite que ce que ses petites jambes lui permettaient de parcourir, il choisit de se défendre sur un autre terrain (et sur lequel je ne valais strictement rien): la parole.

-Un petit supérieur, c'est bien ça hein? Et vous ne voulez pas vous permettre un comparatif avec Napoléon, peut être? Parce que j'ai sûrement une tête à m'appeler Nabo-léon, tant qu'à faire de l'esprit?
-Je n'aurais jamais osé penser que...
-Et bien pour votre gouverne, mon cher ahuri notoire, sachez que ce fier Amiral de la marine mesurait à peu près votre taille. Mais aussi que vous n'auriez probablement jamais eu les tripes de lui faire un quelconque commentaire s'il était encore en vie, oh ça non!
-Ben...
-C'est à cause de blondinets déséquilibrés comme vous que les gens un peu moins grands que la moyenne sont aussi bien considérés que des canards chez les cygnes. C'est de la discrimination pure et simple que je ne tolèrerais pas! Des excuses, j'exige des excuses!
-Bien sûr que...
-Comment ça, petit? Et vous croyez que le petit David va se laisser faire par l'énoooorme Goliath sans rien dire, peut être? Non, il faut abattre l'oppresseur!

De la même manière qu'avec la cravache, j'eus du mal à en croire mes yeux quand il sortit un genre de fléau pour passer ses nerfs sur une caisse en bois qui trainait par là (et qui n'y trainerait plus vu son état). A nouveau, Hyûma agita son menaçant gadget dans ma direction, et je reculai encore un peu. L'anecdote sur David et Goliath, eh bien il semblait prêt à la mettre en pratique.

-WOUACHE! Hey, doucement, je voulais pas non plus...

Et personne alentour pour réagir? Ben non. Aucun d'eux ne semblait dérangé outre mesure par cet emportement, et c'est à peine s'ils prirent la précaution de s'éloigner de quelques pas afin de se mettre hors de portée de mon cher collègue. Et moi alors, help!

-C'est toujours simple de se moquer des plus petits que soi, et suivre la méchanceté collective comme un stupide lemming suivant le troupeau au suicide!

Au bout d'un (looong) moment, heureusement, il stoppa sa harangue, estimant peut être qu'il m'avait suffisamment invectivé ou bien (plus probablement) parce qu'il considérait qu'un importun dans mon genre ne valait la peine qu'on se paye une hypertension artérielle.
Vu comment la situation avait prit une tournure imprévue (horrible, horrible retour de bâton. Faudrait que je sois un poil moins spontané, des fois), j'affichais bien malgré moi une grimace contrite que l'on pouvait éventuellement confondre avec un sourire distordu. Le fait que le p'tit nain n'ait pas encore évacué toute sa hargne et menaçait encore par instants de se répandre en récriminations ne me mettait absolument pas en confiance non plus.

-Et, pour vos animaux... euh... vous avez prévu quelque chose de particulier?
-Particulier? J'aurais besoin de quelque chose de particulier peut être? A moins que JE ne sois particulier, c'est ça, blondinet?

J'ai failli rire devant tant de paranoïa. Dame chance soit louée, j'ai tenu.

-Non, non, rien de tout ça, c'est juste qu'on n'a rien de prévu pour les accueillir. Vous faîtes comment, d'habitude? Des cages?
-Jamais de la vie, malheureux! Comme tout autre membre de la marine, ils doivent être libres de circuler librement sur le navire selon leurs besoins.
-Euh... ch'pas sûr que... pourquoi pas, remarque. Mais pour dormir? Imaginez qu'on se mange une tempête, que va t-il leur arriver?
-Mais la même chose que n'importe quel autre soldat de la marine. Vous n'espérez tout de même pas qu'ils logeront sur le pont, n'est ce pas?
-Ben...

Regard perçant du nabot. Et la si charmante façon dont son visage prend de la couleur... ne discutons pas.

-On doit avoir un hangar de libre... par contre, y'aura probablement jamais la place dans les dortoirs. Enfin, j'demanderais à mes intellos d'aménager tout ça. Ca devrait pas être trop dur pour eux de vous faire de la place.
-Que voulez vous dire?
-Rien de particuli... aie! Pas la cravache!
-Je ne suis PAS particulier!
-J'me souviendrais de ça... bon, j'vous fais visiter, ou bien?

Hyûma grommela un petit quelque chose, et il me fallut une bonne minute pour comprendre qu'il préfèrerait nettement que quelqu'un d'autre que moi s'en charge. Je l'avais suffisamment provoqué pour la journée, ou quelque chose comme ça. Ce qui me suggéra aussitôt que cette petite teigne devait être stricte et impossible à satisfaire: car, selon mes bon vieux stéréotypes sur les profils psychologiques, c'est toujours les plus susceptibles qui font le plus de remarques acerbes. Prenez Jadictatrice, par exemple. Ou maman. Ou Evil. Toujours, toujours, toujours.

M'enfin, à vrai dire, j'étais pas mécontent de me débarrasser de lui. Qu'est ce qu'il était lourd, pour un si petit être!



Une demie heure plus tard...



-Y'en a d'autres qui arrivent? Ah, bah zut alors!
-Pourquoi ça?
-Cinq parties foirées d'affilé, cette mauvaise rencontre avec le gnome, ce nuage en forme de saule pleureur, et la présence d'une recette sur la tourte au marcassin dans le journal de s'matin ...tout indique que Pas d'Bol m'a dans le collimateur aujourd'hui. Tout particulièrement la tourte au marcassin. C'est mauvais. Très mauvais.
-Euh... et donc?
-On va éviter de conclure un second incident diplomatique pour la journée. Allez occuper ces lascars, moi j'vais chercher Ev... Haylor.

Et hop, sitôt dit, sitôt fait! Poussant sans ménagement Olrik en lui conseillant quelques excuses bidons sur mon retard, je fis rapidement demi tour et interrogeais deux trois personnes qui ignorèrent tout autant que moi où pouvait se trouver la miss.

-Comment ça, personne ne l'a vue de la journée?
-Apparemment pas. Elle ne s'est pas rendue déjeuner ce matin, ni après. Personne ne l'a vu quitter sa cabine non plus.
-Mmmh... l'est malade, ou bien? Attendez, nan, même quand elle l'a été la dernière fois ça ne l'a pas empêchée de roder partout sur le navire. Bon, c'était qu'une ptite fièvre, mais... les médecins sont au courant?
-Elle ne s'est plainte de rien, et a demandé à ce qu'on la laisse tranquille pour la journée. Veut juste du repos, apparemment. Ce qui veut probablement dire que...
-Ok merci!
-'Ttendez, j'ai pas fini! Capitaine?

Qu'elle ne veuille pas être dérangée... pas grave, chuis le capitaine et c'est important, donc pas de soucis. Comme je l'ai tout à l'heure dit à Olrik, elle était effectivement zélée au point de vouloir fourrer son nez partout. Ptêtre même que j'aurais droit à un remerciement, tiens. Ne serait-ce qu'un "Bien" en réponse à mon annonce.

Et pourtant, nan, je n'eus droit à rien. Pas un mot. Pas une réponse, ni aucun bruit de quelque sorte susceptible de m'indiquer que l'Antre du Diable était actuellement occupé. Ce qui était, quand même, bien bizarre, puisque personne ne l'avait vu nul part, et qu'elle n'était pas du genre à faire des cachoteries.

Doooonc, logiquement...


Pour avoir lu récemment un bouquin policier, je me mis rapidement à envisager qu'un meurtre avait été commit, et que Haylor avait été mise à mort par un bienfaiteur de l'Humani... euh, je veux dire par un infâme meurtrier, bien sûr. Même si la disparition de la miss me serait agréable, je n'en étais pas encore à lui souhaiter le pire.
Le fait que la porte soit fermée de l'intérieur conduirait naturellement les enquêteurs à penser au suicide, et, pour ma part, je n'aurais aucune idée de ce qui aurait bien pu se passer. Me restait plus qu'à ouvrir la porte et constater la casse.

Yeah!

Ou alors, elle était ptêtre juste malade au point de ne plus pouvoir rien faire. Moins drôle, comme scénario. Un malaise d'excès de travail, ça doit bien exister, nan? Allez hop, on tambourine sur la porte, et... pas de réponse!


Alors, j'ai fait ce que n'importe qui d'autre aurait forcément fait à ma place. Après une minute d'hésitation (plutôt de politesse, en fait), chuis entré comme dans un moulin avec mon Super Passe Perso (une clé, mais SPP sonne mieux) qui me permet d'ouvrir toutes les portes du bâtiment. Chais pas qui a conçu ce navire et ses serrures, mais il est très doué.

Poussant délicatement la porte en m'attendant à moitié à ce qu'elle soit piégée, je tâtai le terrain pour finalement l'ouvrir en grand sans pour autant m'aventurer à l'intérieur.

Et là, horreur!

Le cadre auquel je faisais face n'était pas violent. Il était violet. A un point tel que je n'avais jamais vu autant de violet dans ma vie. Jamais vu autant de violets non plus d'ailleurs, avec toutes ces teintes. Mazette. Pour ma part, j'avais juste kustom' ma cabine pour y inclure plus de confort (et disposais ainsi de six manières différentes de me vautrer complètement à l'aise, un des meilleurs scores dans la marine!). Mais là, de la moquette aux rideaux, le résultat aurait été sensiblement le même que si la salle avait été éclairée en lumière tamisée.

Un lit tellement bien fait que je doutais que quelqu'un ait jamais dormi dedans. Des étagères bardées de trucs plus ou moins utilitaires, encadrés par des machins à soieries et même deux trois trucs à pompons qui étaient suffisamment rares pour ne pas faire mauvais goût.

En fait, le grand inculte de l'ornementation que j'étais trouvait la scène dérangeante à vous donner le vertige. Ce que j'ignorais, c'est un Grand Maître de l'Apparat et du Feng-Shui aurait pleuré d'émerveillement en ayant trouvé à sa Voie ce que Gold Roger avait fait pour la piraterie. 'Fin, presque.

Et, parce que la pièce était surchargée de babioles en tout genre soigneusement réparties, je mis un temps fou à réaliser qu'elle était déserte. Le paysage (parce que c'en était carrément un!) était trop distrayant pour qu'on garde le fil de la vision. Un peu comme dans les livres où il faut trouver Charlie, en plus... violet.

Et avec beaucoup plus de détails froufrouteux dans la déco. Quel esprit tordu peut-il réussir l'exploit d'avoir arrangé aussi minutieusement un tel capharnaüm? Avec toutes ces vieilleries, on pourrait faire fortune dans une brocante old-school! Même pas, carrément organiser une vente au enchères! Et tout ça avec un agencement qui fait grand honneur à la longue tradition des jardins à la française, rien que ça.

Perchées sur une étagère, une affreuse bande de poupées en porcelaine me toisait d'un air mauvais et prédateur, offrant une vilaine réminiscence des histoires d'horreur qu'on s'entre racontait quand on était haut comme trois pommes, de là où je viens. Bourrées de froufrous, fort peu articulées et de toute manière trop fragiles pour qu'on puisse les trimballer, c'était tout à fait le genre de jouet qu'il fallait filer à une môme pour la faire évoluer en reine des glaces acerbe et oppressive.
Pendant un moment, je m'amusai à imaginer le genre de parents pompeux tirés tout droit du haut gratin de l'aristocratie qui avaient façonné le monstre qui se tapissait habituellement dans cet antre.




Chuis sûr que sa mère avait une affreuse verrue sur la joue. Hahaha.

Le seul truc qui était dégagé dans tout ce paysage, c'était sans surprise le bureau. Plein de paperasse rangée avec une précision nanométrique. D'une propreté tellement impeccable qu'on pourrait parler de stérilité. Et, posé au milieu, bien mit en évidence par la sombre main de Pad'Bol pour que je puisse le voir, un gros carnet dont j'ai déjà vu plusieurs exemplaires dans différentes boutiques.

Rien d'exceptionnel là dessous, c'est un modèle courant. Sans être un expert du domaine, j'avais du écumer pas mal d'échoppes pour trouver un journal de bord digne d'un Cap'tain Peluche de la marine.

N'emêche que ça restait bizarre.

Evil serait du genre à tenir un journal intime?

MWAHAHA!!! C'est un truc de nana, ça. Totalement à l'opposé de... ah bah nan, c'est une nana aussi, Haylor. Faut croire. 'Fin, c'est avant tout l'incarnation de l'Ordre et du Devoir, et plus particulièrement un bourreau. Le reste n'a pas souvent été à prendre en considération, jusque là.

Le journal. Hum.

Bon, mettons que j'y jette un oeil, allez. Attendez... nan, c'est totalement suicidaire. Si jamais elle découvre que j'ai fait ça, je suis un homme mort (ou une descente de lit des plus confortables, au choix). En plus, chuis sûr que ses pensées même retranscrites par écrit restent trop dangereuses pour que je puisse les appréhender et conserver ma santé mentale en l'état actuel. C'est comme tous ces bouquins sataniques, là. Dans les histoire, le héros finit toujours par se faire corrompre d'une manière ou d'une autre pasqu'il a touché à ces cochonneries. Ca vous susurre des secrets alléchants durant la lecture, et quelques mois plus tard vous finissez sur un bûcher pour avoir profané des cimetières et invoqué deux trois bestioles démoniaques.

Et pourtant... personne à l'horizon. Aucun bruit selon mes oreilles, et je devrais vraisemblablement pouvoir entendre les bruits de pas d'un éventuel trouble fête qui s'approcherait, nan? Doooonc...

-Rhaaa, nan Sigurd, tu dois résister! Encore que, ça serait tellement fun de succomber. M'enfin, s'pas bien. Tu connais pas le concept de vie privée? Imagine tous les trucs compromettants que tu pourrais dégoter! Faut pas! Bon, peut être que ça tournerait à ton avantage, en fait. Sauf que connaissant Pad'Bol, elle m'aura collé un procès bien avant. Sauf si j'lui fait du chantage. Mmmmh... quand même, c'est pas très digne d'un Cap'tain de la Marine. Ni d'un gentleman, dirait Althias. M'enfin, vu comment il est coincé, avec son éthique de paladin monastique... et puis zut. Juste un ptit coup d'oeil? Rhoo, pis non, je ne lirais pas!
-Qu'est-ce que vous ne lirez pas, capitaine?
-Chouette! Merci, vous tombez bien, j'avais justement besoin de quelqu'un pour m'empêcher de faire une énorme gaffe. J'ai failli lire votre journal, et... Euuuuh...

Qu'est ce qu'elle fait là? QU'EST CE QU'ELLE FAIT LA? J'aurais du l'entendre! Dans ce couloir, le parquet grince comme c'est pas permis! C'est injuste! Si j'avais pas cette fichue manie de parler tout seul, je l'aurais entendu arriver!

-Mmmmh...
-Vous étiez où?
-A terre, j'avais quelques visite à rendre.
-Où ça?
-Ca ne vous concerne pas. Et vous, qu'est-ce que vous faîtes ici?
-Venu vous chercher. Et je suis tombé sur... ceci. Donc vous allez croire que j'ai fouiné dedans. Mais j'la connais celle là, c'est justement pour ça que chuis pas tombé dans le piège! Dans ce genre de situations, c'est obligé qu'on se fasse prendre si on fouille dans les affaires des autres. J'y ai pensé, j'ai failli succomber, mais rien touché, rien!
-Vraiment?
-Tout à fait!
-Le contraire m'aurait étonné. Il faut une clé pour ouvrir le cadenas.
-Cadenas?

A y regarder de plus prêt, c'est vrai que y'a l'air d'avoir un mécanisme caché dans cette dorure. La vache, c'est drôlement sophistiqué comme bestiole.

-Ah oui, cadenas.
-Dîtes moi, qu'est-ce que vous faîtes là? Vous espériez fouiner dans mes affaires, peut être?
-Moi? Du tout, j'étais venu pour vous annoncer qu'un groupe de flottants était arrivé et commençait déjà à s'installer, et qu'un autre était sur le point de nous rejoindre.
-Bien.

OUAIS! J'L'AI EU! Je te l'ai arraché, sorcière! Intérieurement, je jubilais. Mon petit sourire aurait pu me trahir, mais Evil était dans mon dos et veillait à ce que je retourne dans le couloir sans toucher à rien qui portait sa marque.

-Et puis, bon... c'est pas comme si vous vouliez faire comme le grand tiers des loups de mer et aller dégoter le méga trésor du roi des pirates, hein? C'est quoi déjà, le Jack Pot? Jack Piece?

Grand silence. N'étant pas des les plus fins, je ne l'interprétai pas tout de suite correctement.

-Comme ils l'appellent tous, déjà? L'or peace? L'orpire? Arf, j'ai jamais été doué pour les histoires de... Haylor? Quelque chose ne va pas?

Aucun doute, ses joues s'étaient empourprées lorsque j'ai parlé d'or peace. Ce qui veut dire que... ce qui veut dire que.... nan, impossible.





SI! JE VIENS DE LE VOIR DANS SES YEUX, L'ÉTINCELLE, LA! Elle s'est trahie!

-Attendez. Incroyable. Vous voulez dire que... j'ai deviné juste? Vous, la plus aigrie et blasée des grattes papelard psychorigides à patte de velours, vous avez le même rêve de richesse démesurée que les plus grands boucaniers du monde, qui rotent et se curent le nez entre deux choppes de bière? Mwarharharharharharharharharharhar.... aaaarh, s'il vous plait, me regardez pas comme ça, c'est hyper flippant.

Ouais, son regard était à nouveau devenu aussi froid et profond que le canon d'une arquebuse pointée droit sur vous. Mais faut voir le coté positif de la chose: elle était tellement vexée que je l'ai percée à jour (tope là, Dame Chance) qu'elle ne remarqua pas que je l'avais qualifiée de gratte papelard psychorigide, ni même que la comparaison était franchement à son désavantage. Du coup, je commençai à vraiment regretter de ne pas avoir été indiscret. Y'aurait des secrets inavouables dissimulés sous cette façade austère?

-Vous l'avez lu, hein?
-Pas du tout, me défendis-je, trouvant la force de répondre en me réfugiant dans l'ombre protectrice de la Justice et de la Vérité. J'ai juste balancé au hasard l'idée la plus débile et improbable que... 'ttendez, nan, c'est pas ce que je voulais dire. On peut la refaire?

Pour le coup, elle me rappela irrésistiblement la petite teigne de tout à l'heure que j'avais si mal accueillie bien malgré moi ('fin, mes rotules étaient encore un poil trop douloureuses pour être compatissantes, mais je comptais bien tenter de rétablir le tir ultérieurement). Sauf qu'au lieu de s'étrangler, elle semblait surtout... préoccupée. Mieux valait en profiter et ne pas lui laisser le temps de sortir à son tour un fouet lester pour pulvériser les alentours.

-Bref, sinon chuis venu vous dire qu'un autre cortège de marins est arrivé et que... vu que ça s'est pas très bien passé avec le premier, ptêtre qu'il vaudrait mieux que vous vous en chargiez. Ou pas.

Pas de réponse, juste un regard. Est-ce que je mentais, est-ce que je mentais pas? Dur à dire, hein!
Eh ben pour cette fois, l'image peu glorieuse qu'elle avait de moi joua en ma faveur: l'idiot du village devenu capitaine grâce au bon vouloir d'un inconscient presque aussi lamentable que ledit idiot était très visiblement trop maladroit pour pouvoir mentir de manière réaliste. Et puis, même si c'était le cas, cet ahuri ne manquerait pas de se trahir sans causer trop de dommage pour autant, ce qui permettrait à Haylor de lui mettre le grappin dessus et acheter son silence en émiettant méthodiquement le peu d'égo qu'il devait lui rester. Aucun problème. Et pourtant...

-Sinon, nos invités ont ramené avec nous toute une troupe d'animaux de combat. Une ménagerie. Des dresseurs. Un rhino, une demie douzaine de lions, des oiseaux de toutes les couleurs, et Hyûma a parlé d'un monstre marin quand il s'est énervé. 'Fin, il a ronchonné un truc à ce sujet, du moins.

Inutile, elle était déjà partie d'un pas vif, après avoir claqué sa porte, en marmonnant l'équivalent maussade de "C'est quoi ce cirque?" entre ses dents. Forcément, y'avait plus urgent sur la planche. Ce qui signifiait donc que ce cher Hyûma venait de m'épargner le prolongement d'une douloureuse entrevue comme j'en avais environ une fois par semaine depuis que ce navire était à mon nom.

Ce cher Hyûma.

C'est décidé, je le récompenserais au centuple! Enfin, s'il parvient à s'en tirer avec Haylor. Que Dame Chance soit avec toi, sacré filou!

Halala... ce cher Hyûma!

Bien plus sympathique que Loromin, qui faisait un retour aussi sobre qu'inattendu dans mon quotidien. Evil s'était chargée d'accueillir Illida Iyanda Snovoskova (ou quelque soit son nom), et je m'étais empressé de rejoindre ce lieutenant (haha, l'a même pas eu de promotion lui) que j'avais déjà croisé.
Et cet ingrat, eh bien vous savez quoi? Il ne s'est même pas souvenu de moi! Bah pour la peine, j'lui accorderais pas plus de place dans ce récit. Et je continuerais à trouver des opportunités de mettre cet homme poisson dans mon assiette.

Entre lui et les volatiles de Hyûma... ouaiche, c'est une bonne cargaison qu'on a là.
Sigurd
Sigurd
Marine Méconnu/Admin

Messages : 539
Date d'inscription : 10/01/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Hyûma Sam 16 Oct - 18:06

Cela faisait déjà deux bonnes heures que la seconde Haylor et le lieutenant Hyûma étaient enfermés dans la petite salle de réunion du Tarmac. Deux heures que la première tentait de faire entendre raison au second. Haylor n’aimait pas le désordre. Et des animaux en liberté sur son… le navire, ça faisait désordre. Alors que la libre circulation des membres de la marine sur un navire de la marine semblait au contraire on ne peut plus naturel à Hyûma. Tout deux campant sur leur position, le débat n’avançait que peu. Ou plutôt même, pas du tout.

Et la réquisition de Loromin, unique représentant homme-poisson, pour tenter de démêler le nœud du problème, n’avait pas servi à grand-chose. Il y avait pourtant mis beaucoup de bonne volonté, mais les sortilèges de Regard Embrasé, d’Intonation Impérieuse et les hauts scores d’intimidation des deux larrons l’avaient empêché de soutenir l’une ou l’autre position. Après s’être juré mais un peu tard qu’on ne l’y reprendrait plus, Loromin se promit de ne plus jamais s’engager dans un débat sans son Poncho Porte-Bonheur +8 en charisme et son amulette de Boîte de Sardine en Fer Blanc de Résistance aux Manipulation Mentale par la Magie. Finalement, le pauvre homme-poisson s’était muré dans un silence expectatif et attendait que ça se passe.

« Alors quel est, au juste, pour vous, le critère définissant l’accès au droit fondamentaux des marines, je vous prie ? Demandait justement le petit Lieutenant. Le nombre de patte ?
_ Quoi ? Demanda Haylor, interloquée.
_ La mobilité sur les membres postérieurs ? Ajouta Hyûma.
_ Mais non, je… Tenta la seconde du Tarmac.
_ La hauteur au garrot ? La hauteur au garrot !! Alors c’est ça, hein ! Vous voulez mettre les court-pattus en cage ! Vous voulez me mettre en prison, c’est ça ! Parce que je suis si ridiculement petit qu’on risque de me marcher dessus par inadvertance !! C’est de la discrimination ! Je vais porter plainte auprès de la commission contre le racisme, vous flanquer en cour martial, vous… Vous… »

Le petit lieutenant sortit sa cravache et frappa brutalement sur la table, sans parvenir à toucher le bras le plus proche, celui de Loromin en l’occurence, qui avait réagit à temps, grâce à son bracelet du Concile des Fées, qui lui procurait un bonus à la dextérité lors des attaques surprises à l’arme légère. Même si aux yeux du profane, cela ressemblait à un vulgaire bout de ficelle trouvé par terre, cet étonnant objet magique venait une fois de plus de démontrer son incroyable pouvoir.

La crise du nabot se poursuivit pendant encore quelques minutes, tandis que les feuilles posées sur la table volaient en tout sens sous ses coups de cravache, le tout sous le regard fortement désapprobateur mais néanmoins imperturbable d’Haylor.

Une fois la crise passée, elle reprit la parole comme si cette interruption n’avait jamais eu lieu.

« Si je répond "les pouces opposables", vous allez me sortir un régiment de babouins ?
_ J’envisagerai plutôt des orangs-outans, à bien y réfléchir.
_ Le langage.
_ Pardon ?
_ La capacité à communiquer, à se faire comprendre avec autrui, le langage, explicita la seconde en chef du Tarmac.
_ Je rêve ou vous voulez enfermer Igor ? S’insurgea Hyûma.
_ Igor ?
_ Mon second. Impossible que vous l’ayez loupé, il dépasse tout le monde d’une tête et il affiche constamment l’air niais des simples d’esprits.
_ Je vois. Surtout l’air niais, en fait. Mais, s’il est votre second, c’est que vous arrivez sûrement le comprendre, non ?
_ Bien entendu.
_ Ah ! Mais les animaux ne peuvent pas être compris, donc…
_ Erreur ! Les animaux savent se faire comprendre : sinon, je ne pourrai pas recevoir de rapport de mon escadrille.
_ Votre escadrille ?
_ Mes ziozios.
_ Vos ziozios… Evidemment. »

Haylor jeta au petit lieutenant un regard glacial. Ce dernier le le lui rendit avec plusieurs degrés de moins. La situation sembla se figer, alors qu’aucun des deux ne semblait décider à lâcher prise. Elle aurait probablement duré éternellement si Loromin n’était intervenu.

« Et si vous le prouviez ? Proposa timidement l’homme-poisson.
_ Genre, on met ma parole en doute ? Interrogea le petit lieutenant d’un ton suspicieux.
_ Heu… Non, mais…
_ Moi, oui, intervint Haylor.
_ Une démonstration, ça vous irait ?
_ Essayez donc, on ne me dupe pas facilement. »

Le petit lieutenant se laissa choir de sa chaise et s’approcha du hublot de la salle de réunion. Après quelques tentatives infructueuses, il dut admettre que ledit hublot était trop haut pour lui et, dédaignant l’aide de l’homme-poisson, dût faire demi-tour pour traîner sa chaise à proximité. Une fois qu’il eut enfin ouvert la fenêtre, il poussa un long sifflement suraigu.

Le temps que Hyûma ramène sa chaise en face d’Haylor, un étrange volatile aux plumes chamarrées pénétra par l’orifice et se posa sur la table, regardant tout autour de lui, des fois que des graines trainassent. Pis l’oiseau capta le regard désapprobateur de la mégère qui lui faisait face et décida de battre prudemment en retraite auprès de son maître bien-aimé.

« Voilà. Alors, qu’est-ce qu’il vous faut comme preuve ? Vous voulez que je lui demande de compter ?
_ Tour d’amateur, vous l’avez peut-être dressé pour ça.
_ Hé bien, choisissez vous-même le calcul.
_ Vous connaissez l’histoire du cheval qui savait compter ? C’est une histoire qui a intrigué de nombreux scientifiques. C’était un cheval qui pouvait donner la bonne réponse à tout calcul qu’on lui posait, en frappant au sol la réponse. La clé, c’était que le cheval était incapable de résoudre une équation si personne dans la salle n’en connaissait la réponse. En fait, il s’est avéré que le cheval était sensible à l’état émotionnel des personnes qui l’entourait. Il se contentait de frapper le sol jusqu’à ce qu’il "sente" que ses interlocuteurs étaient soulagés ou contents qu’il donne la bonne réponse. Donc un tel test ne rime à rien.
_ Vous devriez mettre des lunettes : c’est un oiseau, pas un cheval.
_ …
_ D’accord, d’accord. Vous savez ce qui se passe sur le pont ?
_ Non.
_ Vous pensez que je le sais ?
_ Non.
_ Que Loromin le sait ?
_ Bien sûr que non.
_ Hé bien demandons donc à mon oiseau : après, on ira voir si c’est vrai, ou si j’ai raconté des cracks. Ça vous va ?
_ Tout à fait. »

Le petit lieutenant se tourna vers le volatile bigarré et se mit à caqueter et siffler sur diverses tonalités. Le piaf tourna la tête sur le côté, et lança un trille aigu.

« Bon, il dit qu’il y a plein de monde et beaucoup d’action.
_ Oooh, ça c’est précis.
_ Minute, hein, j’ai pas dit que ça se ferait en deux coups de cuillère à pot. »

Hyûma reporta son attention sur l’étrange oiseau et reprit son étrange dialogue, à grand renfort de mimiques et de grimaces étranges, tandis que l’oiseau lui répondait dans son langage chantonnant.

« Heu… Finit par lâcher le petit lieutenant.
_ Alors ? S’enquît Haylor, une pointe de triomphe dans la voix.
_ Si j’ai bien compris, les gens sont regroupés autour de cinq pistes et… Ils lancent des sphères sur des genres de bûches posés plus loin…
_ Un Bowling ? Hasarda l’homme-poisson.
_ Ben ça m’en a tout l’air, vu la description.
_ Un bowling sur le pont du Tarmac ? Exulta la seconde du Tarmac. N’importe quoi. Vous venez simplement de prouver que… »

La petite tirade victorieuse d’Haylor fut malheureusement interrompu par l’arrivé inopiné d’un Sergent, qui passa la tête par l’entrebâillement de la porte et héla les occupants de la pièce.

« Excusez-moi de vous interrompre, mais j’ai un message important de la part du Capitaine.
_ Un message ? S’enquit Loromin.
_ Important ? Tiqua Hyûma.
_ De la part du Capitaine ? Cilla Haylor.
_ Heu… Il dit, je cite : " Alors, vous comptez rester enfermer dans ce bureau toute cette magnifique journée ? Venez donc nous rejoindre, on attend plus que vous ! ". Fin de citation.

Un silence dédaigneux accueillit les paroles du capitaine, accompagné d’un double regard qui aurait frigorifié sur place le pauvre Sergent s’il n’avait pas eu le bon sens de reculer de quelques pas.

« Vous rejoindre pour faire quoi ? Demanda Loromin.
_ On organise un tournoi de bowling, pour faire plus ample connaissance, resserrer les liens et tout… Alors, votre réponse ?
_ Un tournoi de bowling ?! S’indigna Haylor.
_ Un tournoi de bowling !? Exulta Hyûma. Ouiiiii ! Yes ! Yes ! YEEEEESSSS ! Gwahaha ! Alors, Haylor ! Vous voyez ! Ce n’était pas des cracks ! Mes gaillards savent communiquer ! Ils sont des marines à part entière ! Exit les cages ! Gwahaha !!
_ Mais comment avez-vous pu organiser un tournoi de bowling ? Demanda Haylor au Sergent d’une voix à geler les enfers.
_ Hé bien, Guido à forer des trous dans des boulets de différents poids, il a fait cirer et lustrer le pont et bricoler des quilles avec des chutes de bois. Du coup… Heu… C’était pas une bonne idée, c’est ça ? »

Haylor garda pour elle les mots qui lui vinrent à l’esprit pour qualifier cette idée, et se résolut à suivre Loromin et Hyûma, qui avaient déjà emboîté le pas au Sergent, l’affaire de la libre-circulation des éléments animaux de l’équipage s’étant visiblement résolu.

Le petit quatuor émergea sur le pont supérieur et fut ébloui un moment par l’éclatant soleil de cette belle journée. Alors que leurs yeux s’habituaient à la luminosité, ils purent saisir les détails de la scène qui se jouaient devant eux.

L’imposant pont du Tarmac avait été effectivement lustré par une dose conséquente de cire, et des parties de bowlings endiablés s’enchaînaient sur les pistes, disputées par des équipes mixtes issues des rangs des titulaires du Tarmac et des renforts récemment arrivés.

Une gueulante particulièrement orageuse permit à Loromin de repérer rapidement sa Capitaine, Illia Ella Vidna : Entre deux lancers, elle s’était subitement interrompue pour pouvoir saisir sur le vif l’essence grisante de la compétition, mais les appels de ses coéquipiers l’avaient empêché de coucher ses impressions sur le papier, l’obligeant à se passer les nerfs sur eux pour avoir oser briser son inspiration.

L’incident amena Hyûma à s’inquiéter des faits et gestes d’Igor, mais il fut bien vite rassuré : le colosse avait très bien saisi le but du jeu, à savoir fracasser tout ce qui se tenait devant avec la grosse balle en fonte. Même si le concept de tours lui était parfaitement étranger, cela ne posait guère de problème car des dresseurs s’occupaient de détourner son attention avec des brochettes le temps que les autres puissent jouer.

Alors que le quatuor s’avança pour rejoindre la foule –avec des idées très hétérogènes quand aux actions qu’ils allaient menés une fois ladite foule atteinte– un puissant rugissement vrilla l’atmosphère et un lion passa à toute vitesse devant eux, rapidement suivit d’un second, plus massif et couturé de cicatrices. Le premier lion parvint à grimper de quelques mètres sur un mât, tandis que le second resta au sol et laboura le support de ses griffes effilés.

« Je croyais que vos animaux étaient sages comme des images ! Tonna une Haylor mécontente.
_ Ah oui, mais là c’est différent. Visiblement, Brutus défend sa place de mâle dominant de la meute.
_ Vous m’aviez assuré que vos animaux ne se bagarraient jamais entre eux, l’accusa la seconde du Tarmac.
_ Exact.
_ Alors c’est quoi, ça ?
_ Ah oui mais non, désolé, le second lion ne fait pas partie de mon équipage.
_ Ne fais… pas… Il n’a quand même pas osé ! Rappelez votre lion immédiatement, je vous prie. »

Aiguillonné par la curiosité, Hyûma héla son fidèle Brutus, et l’incita à laisser tomber et le rejoindre. Puis ce fut au tour d’Haylor d’appeler l’autre lion, d’un « Capitaine Sigurd, puis-je savoir à quoi vous jouer ? » particulièrement acerbe.

Le lion perché se morpha alors en Sigurd, fier capitaine du Tarmac, avant de se laisser tomber au sol et de se rapprocher tout penaud du groupe, sous le regard sévère et inquisiteur de sa seconde, et en prenant soin de laisser le petit Lieutenant entre lui et Brutus.

« Alors, vous vous êtes enfin décidé à venir nous rejoindre ? » Tenta l’homme-lion pour tenter de dévier la tempête qui couvait dans le regard d’Haylor.

Malheureusement pour lui, la tempête ne vint pas d’où il le pensait : Hyûma l’interpella derechef.

« Non mais dis donc ! Je peux savoir de quel droit vous tentez de prendre le contrôle de ma meute !? Ne croyez pas que je vous laisserai saper mon autorité comme ça !
_ Mais pas du tout ! Je voulais seulement faire connaissance avec vos félins et cette brute m’a sauté dessus !
_ Vous ne lui avez pas manqué de respect, au moins ?
_ Manqué de respect ?
_ C’est une meute de Lion. Donc naturellement, il y a un mâle dominant. Vous n’avez pas fait la bêtise de l’ignorer, quand même ?
_ Heu… Oups…
_ Mais c’est pas vrai, vous le faites exprès, hein ?
_ Mais on me dit jamais rien… Alors, que pensez vous de ma petite idée pour tisser des liens entre nos différentes équipes ?
_ Planifier un bowling ? Vous n’aviez vraiment que ça à faire ? Lui reprocha Haylor.
_ Ben ça permet aux groupes de se mélanger et de tisser des liens, c’est plutôt positif, nan ?
_ Et ça faisait diversion pour aller se frotter aux lions…
_ Aussi, oui.
_ Mais, intervint le petit lieutenant, vous n’avez pas… Ch’ai pas, des trucs de capitaine à faire ?
_ Hein ? Comment ça ? C’est Evi qui s’occupe de la paperasse…
_ J’en sais rien moi : on m’a affecté sur le Tarmac pour une mission, pas pour me la couler douce en jouant au bowling.
_ Mais nan, on m’a rien… heuuuu…. Oups ? »

Avant que le petit groupe ne comprenne, le cap’tain Sigurd fonça à toute vitesse dans les entrailles du navire, ne laissant qu’un vague « Un instant, je reviens tout de suite… » en guise d’excuse. Hyûma en profita pour soulager ses joueurs de la surveillance d’Igor, tandis que Vidna venait épancher ses plaintes auprès de son subordonné. Ce fut donc l’état-major du Tarmac au quasi-grand complet qui accueillit le retour de l’homme-lion, qui s’approcha d’eux en tenant une grande enveloppe cirée à la main.

« En fait, si, on a un ordre de mission, je crois. On m’a donné ce pli y’a hier ou avant-hier. Pis je l’ai posé pour faire autre chose pis, hum… ‘fin…
_ Et alors, ça dit quoi ? »

Le cap’tain Sigurd opina du chef et arracha le papier de l’enveloppe. Il en sortit un gros papelard administratif, avec plusieurs signatures de gradés et un sceau tout ce qu’il y a de plus officiel.
Il lu un moment. Une fois arrivé au bout de la lettre, ses yeux sautèrent jusqu’au début de la lettre et il relu une seconde fois. Puis une troisième, tandis qu’un petit sourire venait flotter sur ses lèvres.

« Alors ? Demanda Loromin.
_ Jaaaaackpot ! Rugit l’homme-lion.
_ Une augmentation ? Questionna Vidna.
_ Une promotion ? Proposa Hyûma.
_ Une mutation ? Espéra Haylor.
_ Niouk ? Grogna Igor.
_ On a gagné un aller simple au frais de la princesse pour se la couler douce dans l’estuaire de Kawaguchi pendant deux semaines.
_ Hein ? On nous met au repos, s’étonna Hyûma, incrédule.
_ En fait, non, expliqua le Capitaine. C’est la période de reproduction des Cachalions de Mers, d’énormes cétacés classés espèce protégée par le Gouvernement Mondial. Et comme l’estuaire de Kawaguchi est leur lieu de reproduction privilégié, on va parader là-bas pour dissuader les forbans d’avoir de mauvaises idées. C’est une mission annuelle, et ça fait quinze ans qu’il n’y a jamais d’anicroche. En plus, c’est une île au climat estivale et on arrivera au beau milieu de l’été ; On va se la couler douce pendant deux semaines, CQFD !
_ Mais… Et la surveillance ? Questionna Loromin.
_ Ben on se plantera au beau milieu et on ouvrira bien les yeux.
_ Ça va être suffisant, ça ? Cilla Hyûma.
_ Ton escadrille de reconnaissance nous aidera.
_ Ben tiens, toujours les mêmes qui triment…
_ On termine le tournoi de bowling et en route !»


Dernière édition par Hyûma le Mar 3 Mai - 12:36, édité 1 fois

Hyûma
Pirate Méconnu/Admin

Messages : 553
Date d'inscription : 11/01/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Elmo Dim 17 Oct - 9:03

C’était bien beau tout ça, mais il y en avais marre. Franchement, quelle idée de séquestrer ma douce et belle dulcinée. C’est vrai, quoi, en plus que le singe invisible que je tenais à bouts de bras gesticulais sans arrêt. Ses deux mains avaient réapparu subitement et je pouvais les voir bouger au rythme de mes pas. Qui étaient aux, très rythmés sur un air vraiment magnifique que j’intitule la marche funèbre de Bjorn. La classe non? Bon, passons aux choses sérieuses, et suivons la direction que nous montrent les mains. C’était un jeu assez amusant mais je n’avais pas le cœur à rigoler. Lui non plus mais en même temps, il n’avait pas de cœur du tout ce lascar. J’arrivais finalement dans un endroit sombre. Je n’aimais pas ça. Imaginez que je me fasse attraper par les ombres, vous me direz, ce n’est pas grave, je vous dirais, je vous emmerde.

« Mais attend mon coco, savent ils que nous venons?
-Qui?
-Tes hommes!
-Je ne sais pas, sûrement, je leur ai dit que je revenais avec de la compagnie…
-Mais attends, [si nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils savent que nous savons, nous pourrions…
-Ouvrir une savonnerie…
-Comment?!
-Ben oui, avec tous ces savons…]
-Mais ta gueule toi, tu as perdu la tête ou quoi?
-Ben justement… »

Bon, d’abord cet énergumène avait prévenu ses acolytes que nous venions mais en plus, il me mettait des bâtons dans les roues, sale pirate! Oui, bon, j’étais moi aussi sur un gros coup, mais franchement me faire ça, à moi! Bon, il fallait imaginer un plan bien construit… Bon…

« Donne moi ta main!
-Laquelle?
-Je ne sais pas, la droite, la gauche, celle que je ne vois pas.
-Parce que tu vois l’autre?
-Quelle autre, la droite ou la gauche?
-Ben justement…
-Tais toi, passe moi ta main! »

Je m’agrippais bien fermement à la main qu’il me tendait et qui avait reparu et commençais à rapetisser. Je remontais le long de son bras avec le plus de précautions possible puis, je m’agrippais à ses cheveux. Je lui dit alors de rejoindre sa bande. Il s’enfonça plus loin dans la rue, jeta un coup d’œil bref et invisible à droite et à gauche et rentra dans une des maisons. Je m’attendais à trouver Sarah attachée avec une bande de dix idiots en train de lui parler mais je fus surpris par la scène qui se déroulait devant mes yeux. Tout d’abord, les autre n’étaient que trois et ils étaient bien en train de parler à Sarah, mais c’était elle qui était debout et eux attachés. Quel fou rire j’eus alors tandis que, dépité, l’autre réapparaissait en partie.

« Sarah! Criais je.
-Bjorn! Enfin, j’en avais marre de leur parler, ils n’ont vraiment rien à dire.
-Et tu ne pouvais pas revenir?
-Ça aurait été moins drôle…
-C’est vrai que c’était amusant, ce mec est vraiment con… »

Je repartis en compagnie de ma bien aimée en direction du navire que j’avais choisi…


Elmo
Elmo
Pirate Méconnu

Messages : 165
Date d'inscription : 26/01/2010
Age : 29

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Akhenaton Mar 2 Nov - 22:25

« Capitaine!
-Oui?
-Le vigie dit: « Longue Town en vue! », comment je le sais, et bien c'est évidement grâce au système inventé par un inventeur génial qui permet de transmettre les sons d'un endroit d'un navire à l'autre! Ce système est d'une simplicité géniale, je sais je l'ai déjà dit, et est uniquement composé de tuyaux en fer, ça marche à la perfection et c'est 150% moins couteux que les escargophones! C'est tout bonnement...
-génial? -avança Akhenaton avec une bonne dose de sarcasme bienveillant dans la voix-
-Euuuhhh, oui voilà -répliqua, embarrassé le petit navigateur de la Lance D'Odin, sauvé par une intervention pour le moins enthousiasme du Quartier-Maître-!
-Longue Town? Enfin! Tout le monde sur le pont et fait tonner le canon, il faut saluer notre entrée comme il se doit dans la ville où nous vaincrons enfin les Aigles D'Airain après deux longs mois de poursuite! Je m'y vois déjà: leur navire est à quai tout le monde vaque à ses occupations quand soudain retentit un grand bruit: La Lance d'Odin entre dans Longue Town! Alors le navire adverse est saisi d'effroi et cherche à s'enfuir -les lâches- mais le petit et véloce navire l'éperonne, l'a raisonne et une multitude de cordes s'abat comme la pluie du jugement dernier, les hommes auront soifs de carnage et alors seront lâchés les chiens de la guerre et nous serons victorieux! Aux Armes! »

C'est en entendant ces mots que le jeune capitaine remercia la providence de lui avoir fourni ces deux fous pour l'aider à accomplir son destin, ceci fait il ordonna que soit chargé un canon avec une fiole de rhum, il fallait bien sacrifier à l'usage, sinon les pires catastrophes pouvaient arriver... En effet si on ne lâchait pas au bon endroit et en quantités non négligeables du rhum, on s'attirait immanquablement la malédiction dite « des gardiens du port » , à savoir qu'une frégate de la Marine vient inspecter votre chargement et déclare immanquablement « non déclarée » une grande partie de vos réserves de rhum et la « confisque comme pièce à conviction »! Autant ne pas prendre de risque, donc...

Trois heures plus tard La Lance D'Odin accostait et une centaine de petites fourmies se répandit dans le port en quête de victuailles, de ravitaillement en poudre et toutes choses utiles à la logistique, de bars et tout ce qui pouvait être à même de soulager leurs nombreuses privations durant ce long voyage...

Après plusieurs nuits sans histoire passés à récolter des renseignements, à colmater les voies d'eau dans la coque du navire qui décidément tenait pas trop mal le coup pour une première longue sortie, le navigateur était à même de définir le prochain cap et travaillait à une nouvelle amélioration des pompes quelques peu défaillantes lors de ce voyage. Pasque créer un deuxième quart pour faire écoper l'eau dans la coque à l'aide des toiles de rechanges qu'on essoraient telles de gigantesques serviettes éponges ça commence à taper sur les nerfs de tout l'équipage, surtout du trésorier et capitaine quand il s'aperçoit qu'il faut changer toute la voilure de secours...

C'est donc dans une atmosphère studieuse qu'Al entendit frapper à sa porte. Et qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir une superbe jeune fille, dégoulinante de sang, qui le regardât avec de grands yeux à faire parler une tombe...

« Eh, bien Mademoiselle... -commença le savant , qui n'eut pas le temps de finir car la jeune fille se pencha en avant dévoilant ses charmes et agrippant à lui pour ne pas tomber, pressant son corps contre la frêle poitrine du jeune homme. »

Cette incident réveilla en Al quelquefois de profondément enfoui et ses joues prirent la couleur du fluide tâchant la chemise de la jeune fille. En réponse aux râles de la moribonde « Un médecin », Hawkins courut se réfugier là, où il irait lui s'il se trouvait dans une telle situation: le bureau du Capitaine!

Et c'est un Akhenaton ébahi qui fut tiré du lit par le jeune homme, qui étendit la jeune fille sur une table après l'avoir débarrassée, avec un infini respect, de ses cartes et compas... Gulden, arrivé sur ces entrefaites entrepris de retirer son chemisier à la blessée pour évaluer les dégâts, sous le regard curieux de son capitaine et sans celui du navigateur.

« Mais c'est du ket...
-PLUS UN GESTE, vous êtes faits, tout le navire est sous contrôle, rendez-vous sans faire d'histoire et vous aurez la vie sauve! »

Mais l'homme masqué qui venait de lancer ses propos ne reçut qu'un petit sourire de défi accompagné d'un regard moqueur émanant de la chevelure noire qui mettait clairement sa parole en doute...
Akhenaton
Akhenaton
Pirate Méconnu

Messages : 196
Date d'inscription : 13/01/2010
Age : 30

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Elmo Jeu 11 Nov - 12:48

« PLUS UN GESTE, vous êtes faits, tout le navire est sous contrôle, rendez-vous sans faire d’histoires et vous aurez la vie sauve! »

Un des trois hommes qui se tenaient en face de moi esquissa un sourire. Quoi!?! Il osait? Il osait sourire de façon déplaisante alors que son navire était sous contrôle? Oui, bon, le mensonge était gros comme le derrière d’un sumo couvert de furoncles mais bon, on pouvait tout de même tenter le coup. Au cas ou…
Mais j’avais un plan de réserve, car il faut toujours un plan de réserve.

« Si nous étions cernés, alors il devrait y avoir plus de personnes ici, histoire d’asseoir votre autorité, fit un autre des trois hommes, celui qui était le plus rabougri.
-Oh, pas besoin de gorilles, je me suffis à moi-même…
-Certes, un seul singe suffit amplement, pas besoin de gorilles, lança celui qui avait souri. »

Là, il se foutais de ma gueule, et ouvertement, je n’aimais pas ça, mais alors pas du tout. Rouge de colère, je retins tout de même un cri qui aurait paru stupide et aurait renforcé cette attitude simiesque que l’autre me prêtait. Le troisième, celui qui était par-dessus ma douce se releva, léchant ses doigts pleins de… ketchup. Berk! Du sucré salé, comment pouvait il manger ça? Avec la langue me direz vous, mais encore? Il se tourna vers moi et me désigna Sarah d’un geste de la tête.

« Et elle, que fais elle ici?
-Diversion.
-Subtil, mais du coup, elle est notre otage maintenant… Quand on a un plan bonhomme, il faut qu’il soit rigoureusement parfait, surtout quand on s’attaque à des pirates.
-Très intéressant, l’otage des otages, c’est amusant. Et que croirez vous que je ferais si vous la tuiez?
-Euh…
-Et ben je vous exploserais la face, vous trouerais le bide et jetterais vos corps sur le bas côté…
-Et tout ça tout seul?
-Vous ne m’avez pas écouté ou quoi, vous êtes cernés, ce qui signifie que mes hommes sont derrière cette porte, prêts à la défoncer a moindre signe alarmant.
-Et les nôtres d’hommes?
-Neutralisés…
-Comment donc? »

Je sortis une seringue de ma poche, faisant couler quelques gouttes histoire de montrer qu’elle était pleine.

« Et comment nous prouverez vous ce que c’est? En appelant un de vos hommes?
-Parfaitement! »

Sur ce coup là, je pus lire la stupeur sur leur visage, peut être n’avais-je pas menti? Enfin, ils ne savaient rien, houhouhou, que c’était distrayant de leur faire peur, surtout pour au final arriver à…

« Joey!! Appelais je.
-Oui, fit une voix derrière la porte.
-Viens ici! »

Un homme ouvrit la porte, la referma derrière lui et vint à mes côtés. Je l’avais fait rentrer dans le navire le matin même, juste quand ce dernier était arrivé. Habile, non? Je lui piquais le bras, utilisant la moitié de la seringue pour l’endormir. Il s’affala dans les dix secondes après injection. Quelques gouttes de sueur perlaient sur le front de celui qui semblait être le capitaine. J’avais réussi à les berner…

« Très bien, maintenant que je vous ais fait une petite démonstration de mon talent et de ma puissance, vous allez me remettre ma très chère compagne et me laisser le commandement…
-Non!
-Comment ça non, il fallait que vous disiez oui, c’était écrit, calculé, minutieusement pour que vous soyez tellement sous le choc que vous me disiez oui!!!
-Je vais vous donner trois raisons pour lesquelles nous ne nous rendons pas: Le bateau n’est pas sous votre contrôle, cette femme est sous le notre et vous y tenez trop.
-N’y touchez pas, fis je sur un ton qui se voulait sec mais qui fut plutôt suppliant.
-Ainsi, vous avouez? Elle vous tient trop à cœur… »

L’homme aux cheveux noirs me fonça dessus, sortant son sabre, prêt à trancher. Il tenta un coup de taille mais le loupa. Dans mon mouvement de peur, face à cette arme, j’avais lâché la seringue qui avait atterri sur mon postérieur. J’étais donc tombé endormi, sauvé par la grâce… Au final, je les avais bien bernés…
Elmo
Elmo
Pirate Méconnu

Messages : 165
Date d'inscription : 26/01/2010
Age : 29

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Akhenaton Mer 1 Déc - 15:05

« Ah ! c’est toi? Et Joey qui me dit : « Va au salon, tu y trouveras un négociant en je ne sais quoi, qui tient à t’offrir ses services. » Bonjour, Bjorn. »

-Bonjour Sarah.

-Pardonne-moi de me présenter en tablier. J’étais à écosser des petits pois. Pourquoi es-tu resté si longtemps sans me rendre visite ? Assois-toi donc. Tu vas nous rester avec nous et nous raconter, n’est-ce pas ?Le temps est splendide, aujourd’hui. Ce n’est pas comme hier. Il a plu tant et tant. Et maintenant j’ai peur que le temps… Mais, à propos, tu es en habit. Qu’arrive-t-il ? Tu vas au bal ? Soit dit en passant, tu es vraiment bien, ainsi. »



Bjorn fut brutalement réveillé par un déluge d'eau, le navire prenait l'eau, il fallait colmater les brèches, actionner les pompes, réveiller les dormeurs, mettre Sarah à l'abri, sonner branle-bas enfin! Sans compter qu'il fallait aussi préparer les chaloupes, mettre Sarah à l'abri, réduire la voilure et... ouais contempler le sourire de la brute qui venait de le réveiller, un sceau d'eau à la main! Le sourire se transforma en rire, et son geôlier en profita pour le transmettre à tous ceux qu'il croisait en leur racontant l'histoire à grand renfort de gestes et de mimiques...

Ce fut donc assez gêné que Bjorn se retrouva devant ceux qui l'avaient enfermé dans cette cellule où il avait fait ce rêve étrange... Le capitaine riait franchement, ainsi que le quartier-maître, seul le savant avait du mal à dissimuler un sourire, Sarah elle, le regardait avec ses yeux rieurs dans lesquels il se noya une fois encore une fois, oubliant comme d'habitude qu'ils n'étaient pas seuls...

Et comme d'habitude il voulut se racheter à ses yeux et l'amuser, et comme d'habitude il fit la première chose qui lui passa par la tête: il lui racontât son rêve... Sauf là que deux choses différèrent de la sus nommée habitude, Sarah était directement concernée et commença à lui faire comprendre que ce rêve avait intérêt à rester dans le domaine de ses divagations parce que s'il envisageait serieusement ne serait-ce qu'une seule seconde de lui faire ce genre de deamnde «ce serait la première et dernière connerie qu'il ferait avec elle! » Ce à quoi, Bjorn, qui commençait à réaliser que la question soulevée par ce rêve stupide n'était pas si anodine que cela et qu'il ferait bien de penser à l'avenir avec Sarah...
Pendant qu'il prenait conscience de tout cela, un silence se fit, silence qui permit au jeune couple d'intrus de se rendre compte qu'aucun des marins de La Lance n'avaient prononcé un mot durant les dix dernières minutes et que du coup ils ont forcément dû tout écouter et... et... fichtre et foutre!

Savourant le silence un moment, le capitaine le rompit finalement un grand sourire aux lèvres:
« Tout va bien? On vous dérange pas trop? »

Ce fut le quartier-maître qui continua:
« Vous en étiez au début, après vous vous disputez c'est ça? Et finalement ça se termine en duel sur le pré mais...

-Oui, exactement... coupa Bjorn, mais comment vous savez-vous? Vous m'avez espionné, c'est ça? allez, avouez, vous êtes capable de lire dans les pensées des gens, ça explique comment vous avez fait pour me mettre les bâtons dans les roues, ça me rassure de savoir que je n'ai pas été battu à la loyale!

-Désolé de briser vos rêves mais je ne lis pas dans les pensées je ne suis pas un démoniaque mangeur de fruit, moi!

Puis tournant le dos à son interlocuteur, avec un sourire de gamin devant une boulangerie:


Dis, Capitaine, j'adore ses rêves et puis il a plutôt l'air intelligent, et puis la fille est jolie, ca ferait un bon allié!

-Mmmmh, fit semblant de réfléchir Akhenaton puis se tournant vers Bjorn et Sarah, voulez-vous faire partie, en temps qu'invités de mon équipage? Lisez ce contrat pour vois s'il vous convient...

-Mais vous aviez tout prévu?

-Tout comme lui, là qui savait que si sa petite mise en scène ratait, elle aurait au moins le mérite de favoriser sa demande! » Répondit le maître des lieux!

S'emparant du contrat, Bjorn le parcouru rapidement des yeux:
« soumission partielle aux choix de direction du navigateur, libre décision de résilier l'arrangement mais qui entraîne une expulsion immédiate du navire, partage 90-10% du butin... Hmm, rien à redire... Attendez, comment ça, obligation pour Sarah de se masquer le visage quand elle est sur le pont?

-Et bien c'est pour éviter un trouble de la part des hommes, vous savez quand ils sont depuis longtemps en mer, ils... expliqua le capitaine, visiblement embarrassé.

-Très bien mais comment va t'-elle faire pour se déplacer?

-Elle utilisera les « souterrains » , en fait les couloirs secrets construits par mon prédécesseur... »

C'est sur le mot « souterrains » qu'un marin entra sans frapper dans le bureau du jeune homme aux cheveux d'ébène en criant:

« Capitaine, un bateau inconnu vient d'entrer en rade... Mais, c'est une femme, ici, à bord, depuis quand, pour combien de temps? Devant le regard incendiaire de touts les membres de la pièce, l'homme essaya en vain de changer de sujet:

Attendez, vous avez dit souterrains, vous voulez dire qu'il y a des souterrains ici? C'est fantastique! »

Récupérant le contrat signé par ses deux nouveaux associés, le capitaine fit signe au marin de sortir...

«Gulden, assure toi qu'il tienne sa langue! Quant à vous, suivez-moi! » 
Akhenaton
Akhenaton
Pirate Méconnu

Messages : 196
Date d'inscription : 13/01/2010
Age : 30

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Way Dak Dim 2 Jan - 16:39

Ma cabine est trop petite, c’est vrai quoi ! Moi, Way Dak, Capitaine de la marine, Messie et Prophète de l’Aqua Sancta, donc l’homme le plus Saint qui naviguera jamais sur les mers et océans, j’ai une cabine trop petite ! Et je ne vois même pas les flots de l’Aqua Sancta. Une honte, un scandale et même pis : Une Hérésie. Heureusement, ce crime de lèse-sainteté pourra être rectifié quand nous arriverons à Longuetown.

Voilà dans quelles réflexions j’étais plongé quand l’on vient me déranger. Parait-il qu’il ya avait un « grave problème religieux requérant au plus vite ma sainte présence sur le pont » C’était faux, on m’avait mentit, à moi ! La voix de l’Aqua ! C’était un début d’Hérésie sur mon propre bateau ! Donc un début de crise religieuse majeure !

Un de mes marins avait harponné un dauphin ! Rendez vous compte du crime ! Il avait tué un membre de la famille de l’Aqua Sancta ! Un dauphin !

-Mr Stink, séparez la tête de cette chose de ces épaules voulez-vous ?

Mon lieutenant eu un sourire bien digne du surnom que les hommes lui donnent en secret : l’Exécuteur. Si je suis la voix de l’Aqua, Stink est son bras armée, chargé de supprimer les infidèles à mon bord. Et l’infidèle présentement allongé sur le pont glapit :

-Pitié capitaine, je …

Il n’eu pas le temps de finir sa vaine supplique, un de mes Zélés Zélotes, un homme aux sourcils broussailleux et avec la tête du parfait fanatique venait de lui envoyer un coup de pieds dans le ventre, lui faisant régurgiter son précédant repas … Sur les bottes parfaitement cirés de Stink. Voilà qui n’allait pas l’inciter à agir rapidement.

-Je vous en pris Mr Stink, raccourcissez le …

-Vous ne pouvez pas Prophète, fit Boomer, qui venait de s’approcher pesamment.

-Je suis le Prophète, le Messie de l’Aqua Sancta et accessoirement le capitaine de ce navire, je peux tout ! Déclamais-je d’une vois forte. Cette créature à offenser l’Aqua Sancta. Il doit mourir !

-Honte à lui ! Déclamèrent les Feydakins en chœur.

-Je regrette Capitaine, mais ce n’est pas permis par le code de la marine, vous ne pouvez pas condamner cet homme sur des bases ethnique ou religieuse. Le gouvernement mondial pourrait alors saisir « Le Fanatique ».

Hum, le sujet mérite réflexion, si le Gouvernement me saisit le navire, s’en ait finit des rêves de l’Aqua Sancta en tant que religion universelle et ça mettrait fin à tous mes projets ! Intolérable !

-C’est vrai Boomer, j’avais oublié que les lois humaines s’appliquaient encore à moi. Je vais donc être clément et condamner l’hérétique à jeuner pendant trois jours. De plus, il expiera sa faute en subissant 50 coups de knout quotidiennement jusqu'à ce que nous arrivions à Longuetown ou il sera débarqué. Il me semble faire là preuve d’une grande clémence, qu’en pensez-vous ?

Grondement approbateurs des marins et de mes fidèles, murmure déçu de l’Exécuteur.

-Mr Stink, attachez l’homme au grand mât et commencez immédiatement.

Stink retrouva le sourire en regardant successivement ses bottes, l’homme et le fouet qu’on lui apportait.

***

Nous arrivâmes à Longuetown, cloaque de l’humanité, ville bourbeuse ou se côtoient honnêtes hommes et pirates, cinq jours plus tard. Quelques heures à peine après avoir jeté l’ancre (et l’odieux blasphémateur sur le quai) je me trouvais présentement, à pieds, avec cinq Zélé Zélotes, devant la porte du plus célèbre marchand de soie de la ville. Pourquoi ? Explications quelques heures avant, lorsque nous voyions à peine cette ile.

J’étais toujours dans ma cabine lorsqu’on vient me déranger, la personne ayant osé cela n’ayant pas frappée, elle allait morfler et Stink aurait encore du boulot ! Je me retournais donc, prêt à foudroyer l’impie de mes foudres quasi-divines et je prononçais alors ces mots :

-Alkia chéri !

Oui, je sais, y’a mieux comme réplique mais Alkia est si mignonne, si jolie, si tendre, si belle, si … Ok, j’arrête.

J’étais tellement occupé à admirer la si petite personne devant moi (comment fait-elle pour être aussi ravissante alors qu’on est sur un bateau depuis plus de deux mois ???) que je n’entendit pas le début de sa phrase et je me fendis donc d’un « hein ? » peut digne de moi, envoyé de l’Aqua Santa en ce monde.

-… je disais que si tu descendais en ville, ce serait sympa si tu pouvais me ramener ça, fit-elle en me tendant une longue liste.

Voyant que j’hésitais, elle eut cet adorable petit sourire, et fit cette délicieuse petite moue, et finit par m’embrasser en disant « T’es trop gentil » avant même que j’ai pu formuler ma réponse. Elle est si mignonne quand elle fait ça…

Et voilà, pas plus compliqués que ça…

Je fis un grands pas en avant et attendit qu’on m’annonce, ce que ne manqua pas de faire un de mes cinq fidèles d’un tonitruant :

« Laissez place à sa Sainteté, Représentant du Dieu Unique, Capitaine de la Marine, Prophète, Messie et Voix de l’Aqua Sancta sur les flots : Way Dak »

Les clients abasourdis me fixèrent des yeux tandis que le marchand stupéfait de voir un si grand personnage dans son « humble échoppe» me demandais ce que je voulais, je répondis que « j’attendrais » et en profitais pour arborer le visage impassible de Celui-Qui-Est-Soutenue-Par-La-Toute-Puissance-Divine-De-L’Aqua-Sancta.

Les deux pigeons encore dans la boutique expédièrent leurs affaires en un tant record, bien aidé en cela par la présence de mes Zélés Zélotes qui les fixèrent d’un air franchement hostile.
Alors que l’obséquieux marchand flagorneur me vantait les bienfaits de ses produits, je me contentais de lui tendre la liste préparée par Alkia et de quitter sa boutique avec un bref « Je repasserais dans deux heures ! »

Averti par je ne sais quel moyen de ma présence, une foule de miséreux et de badaud en tout genre m’attendait devant la boutique. Je me préparais donc à leurs distribuer la bonne parole quand un imprévu gâcha tout :

-Regarder là-bas, c’est Sandyk Ilots !!!

Moi, Way Dak, Représentant du Dieu Unique, Capitaine de la Marine, Prophète, Messie et Voix de l’Aqua Sancta, j’avais été délaissé par ces impies pour un minable petit chanteur de variété !
Plusieurs pensées me traversèrent alors l’esprit :

1-Ordonner à mes cinq Zélés Zélotes de charger les deux-trois cent membres de la populace devant moi.
2-Faire justice moi-même et balancer mes bombes dans la bande d’hérétique.
3-Ignorer ce petit incident, les tas de matières organiques n’étant certainement pas capable de comprendre un seul mot de mes discours.

Après un instant de réflexion, je privilégiais finalement la dernière solution. D’autant plus que j’aperçus disparaissant dans une ruelle adjacente la tête d’un pirate, mise à prix une misère, (j’avais oublié que, sur Longuetown aussi, des pirates prolifèrent devant les yeux du Gouvernement Mondial et que ce dernier ne fait rien ! Tout ça changera quand l’Aqua Sancta deviendra religion officielle !), mais comme je ne chasse pas les pirates pour leurs primes, mais pour la gloire de l’Aqua Sancta, j’allais m’occuper de cet hérétique, sur le champ !

Way Dak
Marine Méconnu

Messages : 89
Date d'inscription : 23/11/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Murdle Jeu 6 Jan - 17:01

Quelques rayons parvenaient à marquer la mer de leurs reflets, et ce malgré l'épaisse couche de nuages qui surplombait l'entrée de Grand Océan et ses environs. L'air est diablement lourd, encore une journée pourrie à bord de cette vieille épave et je pète un câble, vivement qu'on mette pied à terre. D'ailleurs Lara n'a pas l'air d'avoir apprécié notre entrée par Reverse Mountain, elle est encore en train de gerber la pauvre.. Cependant, on commençait à en voir le bout: LongueTown et son île était en vue !

« - Ah , m'exclamai-je de façon blasée, enfin cette bonne vieille terre, chui' pas fâché d'arriver à destination après tant de temps. »

L'équipage poussa une clameur de joie. Quant à moi, j'allai voir Lara, encore appuyée à la barrière gauche du débris qui nous servait de navire. Toute pâle, elle s'essuya la bouche de son bras une dernière fois avant de partir en direction de sa cabine:

« - Appelle-moi quand on sera amarré.. »

L'amarrage se passa fort bien et sans accident notable, en oubliant deux gars qui ont failli se noyer car l'un voulait sauver l'autre tombé à l'eau mais y savait pas nager non plus. Donc résultat, j'ai dû les repêcher avec mon filet. Enfin bref, qu'est-ce qu'y faut pas faire en tant que valeureux capitaine que je suis.. Donc, comme je disais, sans accident notable, nous retrouvâmes le plancher des vaches - Lara la première, honneur aux dames - et je laissai quartiers libres à mon équipage ainsi qu'à Lara, sauf qu'elle elle a pas besoin de mon accord en fait, mais c'est pour la forme. On devait se retrouver à dix-huit heures, ce qui me laissait quatre heure de temps libre, le temps de plumer quelques pigeons et de piquer quelque chose à manger, ce qui ne devrait pas être difficile pour un expert en la matière comme moi, de toutes façons depuis que je suis recherché ça change rien, c'est une sorte de liberté finalement. Mais faudrait pas que je m'attire trop d'ennuis quand même, Lara s'rait pas contente..
Après plusieurs minutes de marche à travers les rues de LongueTown, je m'arrêtai devant une taverne, à en lire l'inscription - « Taverne du gentil malfrat » - sur un panneau de bois clouée maladroitement en haut de la porte, j'étais au bon endroit pour faire mon petit tour habituel, à savoir, la tricherie. J'entrai, c'était un endroit plutôt plutôt calme, contrairement à ce que laissait présager l'entrée, où flottait une odeur de viande et de bière plutôt agréable. La majorité de la structure était en bois, je me demandais d'ailleurs bien comment les termites n'avaient pas déjà détruit le fragile bâtiment, et le sol en parquet grinçait sous les pas des clients. Mais c'est au deuxième étage que je trouvai mon bonheur: plusieurs gars assis autour d'une table en train de jouer au poker, je proposai de me joindre à leur partie, ils acquiescèrent d'un hochement de tête et chacun un large sourire aux lèvres.
Je sortis de la taverne deux heures et demi plus tard avec pas mal de billets en poche, j'en avais pour au moins 40 000 berrys, c'tait plutôt cool, mais j'aurais préféré des adversaires un tantinet plus riches.. En même temps, je devrais plutôt me réjouir d'avoir amassé autant dans un taudis – et, de plus, inadapté à ma suprême personne, la porte n'était pas assez haute – pareil.
Comme notre compas s'était cassé lors de notre entrée sûrement trop brutale, je décidai d'aller en acheter un nouveau. Mais lorsque j'entrai dans la boutique d'instruments maritimes, je n'en vis aucun, étonné, je demandai au commerçant. D'après ce que j'ai compris, on ne navigue pas avec le même type de compas sur Grand Océan, comme j'affichais un air perplexe, le vendeur m'a juste dit de suivre la flèche et que tout irait bien, toujours est-il que ça m'a coûté les trois quarts de la somme que je venais d'amasser..
Alors que je cherchais quelque chose à me mettre sous la dent, mes yeux vagabondant,
j'aperçus un groupe de marine fouinant les petits échoppes à l'affût de n'importe quelle petite fraude ou autre, de façon à arrondir leur paye de fin de mois. Je me fis tout petit et attendis qu'ils partent avant de continuer.
Finalement je rentrai sur le bateau avec un sandwich au pâté de danacrol bifid'cactus inactif, mon parfum de glace préféré, malheureusement, c'était pas aussi bon entre deux tranches de pain. Personne n'était encore rentré sur le bateau, normal puisqu'il restait encore un bon p'tit bout de temps avant l'heure de rendez-vous. C'est là que je vis un grand gaillard qui observait le « Thrown Back » depuis le quai. Vu son gabarit, je n'osai trop rien lui dire lorsque soudain, il commença à monter à bord, se hissant grâce à la force de ses énormes bras. Là il se dirigea vers la cale, enfin, l'truc en-d'ssous du pont que j'sais pas comment sa s'nomme, et je le suivis sans trop de volonté. Il s'arrêta devant une réparation de fortune qu'on avait dû faire peu avant d'emprunter Reverse Mountain, il se retourna vers moi et dit:

« - Il est pas frais ton bateau !

- Heu.. Huhum.. On vient de « l'acquérir » et.. bref peu importe, qu'est-ce que vous foutez sur not' navire à la fin !?

- Bin j'observe c'bateau, ça se voit pas ? J'suis charpentier à la base, moi.

- Mais.. Ça n'vous autorise pas à monter sur le « Thrown Back » pour autant !

- Si j'veux BWAHAHAHAHAHA!!! »


Je n'eus pas le temps de répliquer qu'il se jeta sur notre dernier baril d'alcool, l'ouvrit d'un coup de coude et l'engloutis en quelques secondes. Sans compter qu'il avait complètement chamboulé mon bazar organisé en y enlevant le baril(c'était un baril-porteur). Puis il se tourna vers moi tout content et dit:

« - Ton alcool rattrape la qualité d'ton bateau ! BWAHAHAHAHAHA!!! Oh et puis faut pas t'fâcher pour c'petit baril, hein. Allons à la taverne que j't'en paye un autre ! BWAHAHAHAHAHA!!! »

J'étais blême(comment ça je le suis déjà habituellement !?) à l'idée de la stupidité du personnage qui se dressait face à moi. J'acceptai sa proposition, mieux valait pas l'énerver. Et puis on sait jamais, je pourrais peut-être attraper un peu d'fric au passage.
Sur la route, nous eûmes l'occasion d'échanger nos noms, puis il me raconta une histoire plus que rébarbative sur comment il avait gagné un concours de bûcheron en coupant un arbre entier seulement avec ses dents. Bah, ça commençait bien, à peine arrivé sur Grand Océan qu'un timbré me tombe dessus.. J'pus qu'à trouver comment me tirer de là, ça devrait pas être difficile avec mon génie habituel..

Copheurayte Dragongaze13.
Murdle
Murdle
Pirate Méconnu

Messages : 235
Date d'inscription : 21/01/2010
Age : 36
Localisation : LongueTown.

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Chihousou Lun 14 Fév - 16:55

Dans ce monde, il existe des règles immuables, par exemple si t'as pas d'ailes pour voler nous te déconseillons fortement de te jeter du haut d'une falaise. Et bien, de la même manière, lorsqu'un dénommé Chihousou croise un bateau, il ne peut s'empêcher de l'inspecter sous toutes les coutures et d'envisager toutes les réparations et/ou améliorations à faire. Oui, il est déconseillé de faire les boutiques du port avec le jeune homme. A moins que ce ne soit pour acheter un bateau.
C'est d'ailleurs cette fâcheuse habitude à regarder et examiner des navires qui avait conduit le jeune homme au bar. Pas vraiment une punition, il faut bien l'avouer, mais le propriétaire du « Thrown Back » comptait bien se venger de cette introduction inopinée dans SON bien à lui et à personne d'autre. Il était bien marrant d'ailleurs ce p'tit gars, même si p'tit gars n'était pas forcément le terme le plus adapté pour le décrire, il faisait à peine plus d'une tête de moins que le Capitaine de la BRUTE, un exploit rare pour un humain. La plupart se contentant de faire la bise à ses tétons.

Le ''p'tit gars'' avait donc l'intention de plumer notre colosse préféré en commençant par se faire rembourser son tonneau de bière. Et c'était la raison pour laquelle il l'avait emmené dans le fameux ''Au merle fumé'', bar-casino de son état, connu autant pour ses accros aux jeux et ses alcooliques que pour ses jeux stupides et dangereux. En fait, alors que la plupart des gens pensent que le nom du bar vient de son habitude à plumer du pigeon(quel rapport avec le merle fumé?), le patronyme est en fait dût au nom du fameux jeu du ''fumage de merle''...

Le jeu du fumage de merle:

Célèbre jeu inventé par le professeur Kess Iya-Aboir, connue pour ses nombreuses thèses sur les bénéfices de l'ingurgitation régulière d'alcool tel que « Blanc sur rouge, c'est toi qui bouge » ou encore « Naviguer et boire, fini les déboires ».
Le but du jeu est tout simplement de boire le moins possible tout en faisant boire au maximum les autres participants. Tout coma éthylique signifie la défaite, celui provoquant le coma remporte tout ce qu'a sur lui le perdant, et le perdant a le droit de cuver tranquillement.
Les mises, car il y a des mises, se font sur le taux d'alcoolémie, le nombre de verres ingurgités et le pourcentage d'alcool contenu dans les verres bus. L'alliance de ces trois facteurs offrent une capacité à faire boire les autres joueurs et ils existent donc différentes stratégies:

_boire beaucoup: choisir un alcool léger et en boire beaucoup pour augmenter sa capacité à « offrir ».
_boire fort: boire peu mais boire bien, jeu le plus risqué mais aussi le plus rentable, les alcools forts ayant un grand facteur de multiplication.
_jouer en équipe: s'attaquer aux autres joueurs à plusieurs et toujours plus facile.



La table de jeu rassemblait sept joueurs et chaque joueur avait l'obligation de transporter, au moins, mille cinq cent berrys en monnaie sur lui, pour permettre aux autres joueurs de gagner quelques menues richesses. Ne connaissant pas le jeu, et croyant que la table n'était rien de plus qu'une table de bar, Chihousou commanda immédiatement quatre pintes de rhum(une pinte égale à cinq verres, mais uniquement si elle est finie, d'où le risque élevé), mettant immédiatement la pression sur les autres joueurs, de son côté Murdle se contenta de quelques verres de bières pour commencer à offrir. Le pirate, persuadé que le colosse connaissait le jeu, fut surpris de la stratégie et fut confirmé par l'un des joueurs de la table, apparemment un habitué.

_La célèbre stratégie de Korsakoff. Mouvement intéressant...

Mais il se trompait car, s'il buvait, le Masaka n'offrait jamais, se contentant de boire quand on lui demandait et quand il le souhaitait, c'est à dire souvent. Trois joueurs avait déjà perdu, des débutants, et il ne restait plus que Murdle, qui avait fait perdre un joueur, Chihousou, qui avait l'équivalent de quarante deux mises en réserve(le rhum, non mélangé, ayant un facteur multipliant proche de deux), un dénommé Jack, dit « l'épouvantail » qui avait éliminé les deux derniers joueurs, et Iarwain, sans aucun doute le prochain perdant dont le bras avait du mal à soutenir la tête. Au passage, la stratégie de Korsakoff était la tactique la plus bourrine qui existait, se basant principalement sur la résistance à l'alcool en multipliant les mises au maximum. Garder les mises jusqu'au bout était aussi une stratégie dangereuse, faire cela permettait de gagner rapidement les derniers tours de jeu en obligeant les autres joueurs à boire alors que leurs limites approchaient mais cela faisait de vous une cible à éliminer au plus vite...



« En direct de Longue Town et pour la retransmission escargophonique de la finale locale du jeu de merlan fumé: Al Licko et Yessui Chétaur:

_Bonsoir et bienvenu à cette finale du jeu du fumage de merle. Je suis Al, votre commentateur préféré, et je suis assisté du génial joueur retraité: M. Chétaur.
_Merci M. Licko. Un final qui s'annonce passionnante, avec des joueurs encore frais et dispos, ou presque et des stratégies intéressantes et rares.
_Ohlala! Un premier joueur déjà éliminé dans ce dernier tour, c'est Iarwain qui tombe, on s'y attendait.
_Exactement, ce petit bonhomme était mal engagé, sa stratégie était trop agressive pour un buveur de sa carrure.
_En parlant de carrures, Murdle et Chihousou semblent, eux, bien partis malgré des stratégies totalement opposées.
_Exactement, le premier suit la stratégie dites de la tortue, se protégeant lui même en faisant boire les autres au verre, un travail de sape long mais souvent payant tant que l'on ne tombe pas sur un type pouvant boire des quantités astronomiques...
_Ce qui est le cas de l'autre joueur, le jeune homme aux cheveux orange vient d'attaquer sa sixième pinte de rhum et n'a toujours pas distribuer le moindre verre.
_Exactement, cela ressemble fortement à la stratégie que j'utilisais quand j'étais joueur: le baroton.
_Une stratégie extrêmement dangereuse mais imbattable lorsque bien utilisée.
_Exactement, d'ailleurs je pense qu'il ne devrait pas tarder à se servir de ses mises en réserves, les quarante verres qu'il a sous le coude devrait sans doute permettre de mettre au tapis ses adversaires.
_Cependant il faut se méfier du challengeur, Jack Skeletton, il a la peau sur les os mais des années d'expérience et nombreux sont les joueurs à s'être cassés les dents sur sa fantastique résistance à l'alcool.
_Exactement Al, un adversaire redoutable mais tout laisse à penser que ce sera l'un des deux inconnus ici présent qui remportera la manche.
_C'est possible, d'un côté un jeune homme prudent mais ayant un nombre de mises important en réserve, si la partie devient un combat d'usure il a toutes ses chances.
_Exactement et d'un autre côté, un individu aux capacités impressionnantes qui pourrait être capable de finir cette partie en un seul coup.
_Ça promet d'être passionnant!



Chihousou s'amusait, à un moment il s'était demandé s'il devait arrêter les hommes qui faisaient les poches de ceux qui étaient tombés, avant de se dire que c'était surement pour découvrir l'adresse du pauvre bougre afin de pouvoir le ramener chez lui. Puis de toute façon il était en permission. Puis il avait pas envie, les deux autres étaient gentils même si Jack faisait peur. Faut dire qu'il était très blanc, comme un mec malade, et très maigre aussi. Mais comme il dépassait les deux mètres, le jeune marine se dit qu'il était impossible qu'un homme de cette stature puisse tomber malade. Après tout, lui même n'était pas sûr d'avoir déjà été malade.
Cependant, même s'il s'amusait, il fut contrarié. Un homme déguisé en pingouin vint le voir et lui expliqua qu'il devait distribuer des « mises » pour faire boire des gens. Le géant lui demanda s'il avait droit de se les distribuer, si ça pouvait le faire boire gratuitement ça pouvait être bien, mais l'autre lui expliqua que ça ne comptait pas comme une mise. Comme cette explication le rendit bougon, Chi' se décida a offrir un verre à chaque personne présente dans le bar...



_MANŒUVRE EXCEPTIONNELLE!!
_Le coup du badaud!!!!
_Un coup presque impossible à faire, une rareté dans ce sport!
_Une tournée générale, ce qui lui offre une victoire avec, à la clé, une somme de cinq milles berrys offerte par le bar.
_Oui, oui, une stratégie rarement utilisé qui permet aussi aux derniers joueurs de conserver ce qu'ils ont gagné.
_Exactement mon cher Al, un coup rare que vient de nous montrer ce jeune joueur.
_Ce qui met donc fin à la partie, je vous remercie d'avoir suivit cette rencontre avec nous Yesui.
_Merci à vous.
_Chers audiospectateurs, je vous dis à bientôt, vous pourrez me rencontrer lors du festival international du lancer de babouins albinos sur grand-mères incontinentes, en attendant de revoir, nous l'espérons, ces trois joueurs pour la finale de Grand Ocean de merle fumé. Bonne soirée à tous.
_Bonne soirée Al.


_Quel crétin d'idiot! J'allais piler Skeleton et récupérer un max!
_Qu'est-ce qu'il y a Murdle, z'êtes pas jouasse? BWAHAHAHAHAHA!!!
_Espèce de monstre décérébré. Non, non. Très belle partie, je ne savais pas que tu jouais au jeu de merle fumé, t'es un vrai as.
_On a joué?
_Le succès modeste en plus...foutu golmon, je vais l'avoir la prochaine fois!
_Qu'est-ce qu'il y a? T'as une idée de ce qu'on pourrait faire après? J'veux continuer à m'amuser BWAHAHAHAHAHA!!!
_Oui, ne t'en fais pas...je vais le plumer hin hin hin hin hin...

Chihousou
Chihousou
Marine Méconnu/Admin

Messages : 62
Date d'inscription : 10/01/2010
Localisation : Sur mon bateau-ho-ho-hoooo!

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Murdle Mar 8 Mar - 16:59

A LongueTown, alors que Murdle patientait à bord du « Thrown Back », il fit la rencontre de Chihousou, une grande brute un peu stupide. Ils avaient alors joué une partie du jeu « Du fumage de merle » dans un casino-bar réputé pour ce dernier. Chihousou avait habilement gagné et Murdle était plutôt enragé..

J'avais un plan digne de moi: cette fois je tenais ma revanche.. Car par sa faute, j'étais passé à côté des richesses de Skeleton, et en plus l'autre abruti de radin n'avait rien sur lui, tant pis pour sa tronche, j'ai pris ses vêtements et je l'ai ramené à la porte, et vlan! dans les poubelles le gus.
J'allais pouvoir m'en mettre plein les poches cette fois-ci. Je m'approchai de Skeleton – Jack de son prénom – et lui soufflai:

«  La moitié de ce qu'on va gagner si tu m'aide à plumer le grand type là-bas.. »

De mon index, je lui désignai le gros naze qui m'avait empêché de dépouiller mon potentiel futur partenaire. Ce dernier accepta. Évidemment ma proposition était fausse, comme si j'allais me contenter de la moitié des gains. Je lui expliquai donc le plan:

« Voilà l'deal, on l'emmène avec nous dans un autre bar, prétextant que celui-ci n'a plus de boisson, et sur le chemin j'lui jette mon filet, on le massacre, on lui pique tout c'qu'il a sur lui et on se tire vite fait, chacun avec notre part.

- Ça marche, je vous attends dehors. »


J'allai vers Chihousou, après mes explications, il me suivit à l'extérieur, et dit d'un ton indigné:

« C'est un scandale, plus de boisson dans un bar, c'est comme un bûcheron sans.. muscles ! »

Le gérant du « Au merle fumé » ne comprit pas et décida d'ignorer les paroles de ma proie, sans chercher à la retenir. Nous partîmes donc du casino-bar, Jack nous suivant de loin. Quelques ruelles plus tard, je fis signe à Jack de se rapprocher puis je ne tardai pas à jeter mon filet sur Chihousou, sa grosse masse qui tomba à terre me fis afficher un large sourire. Sourire qui ne dura pas, car à peine ai-je eu le temps de me baisser pour dépouiller Chihousou que Skeleton, ce sale traître, me jeta à terre et me ligota. Il emporta la petite somme – déjà bien entamée - que possédait notre cible puis s'enfuit. Mon ex-proie seulement un petit peu énervé, ça nature ne lui permettant pas totalement, me dit:

« Tu sais quoi, Murdle ?

-Dis toujours, grognai-je passablement vexé.

-Je crois que cet homme est un voleur. BWAHAHAHAHAHA!!! »


Il se releva, arracha mon filet d'un simple geste et commença à courser Jack, qui aussi rapide soit-il ne pu apparemment pas résister à sa poisse chronique qui le fit se heurter à un gros poissonnier, déjà pas mal en rogne. Le marchand allait abattre son énorme poing sur la tête de Skeleton quand Chihousou l'arrêta d'une grosse baffe, puis se vanta de l'emmener se faire juger légalement. Jack fut finalement soulagé d'être ramené par Chihousou, qui le disputa gentiment:

« C'était pas gentil de profiter de la blague de Murdle pour nous voler, Jack.

-Mais je rêve, t'es totalement à l'ouest mon gars ! Murdle et moi on était complices, je n'ai fais que le trahir !

-Allons, ce bon Murdle ne ferait jamais ça. BWAHAHAHAHAHA!!! »


Je me contentai d'un hochement de tête suivi d'un sourire gêné: j'étais tombé sur un beau spécimen de boulet.. Et ce trait de caractère me sauvait la mise sur ce coup. Jack, dégouté de ne pas avoir pu se venger en me coulant avec lui, était bien moins content que moi, et encore moins quand Chihousou le lâcha brutalement pour venir me détacher. Une fois cela fait, j'essayai de voler Jack, mais Chihousou, étonné, m'interrompit:

« Que fais-tu Murdle ?

-Heu.. Je regardais s'il avait d'autre arme sur lui..

-Bonne initiative, car figure toi que.. »


Et c'était reparti pour une histoire ennuyeuse à pleurer de bûcheron, ponctuée de rires débiles.. Quelques minutes plus tard, alors que nous marchions de part les rues de LongueTown, je ne pu m'empêcher, par curiosité, de demander:

« Où vas-tu emmener Jack, Chihousou ?

-Bah, au QG de la marine de LongueTown, c'est mon métier de capturer les méchants ! BWAHAHAHAHAHA!!! On y va en ce moment même d'ailleurs ! Et puis ensuite on retourne boire !

-Ah, oui.. Qu.. Quoi !? Heu.. Je dois y'aller, mon équipage doit m'attendre sur le « Thrown Back », c'que le temps passe vite, hein, héhé ! A bientôt ! »


Chihousou, que je savais dorénavant Marine – et qui ne devait-il pas être le plus rentable -, me fit un signe de la main accompagné d'un large sourire. Ça craignait pour moi: le QG de la marine n'était déjà plus qu'à quelques dizaines de mètres. Quelle perte de temps, et le temps, c'est.. du temps..

Copheurayte Dragongaze13.
Murdle
Murdle
Pirate Méconnu

Messages : 235
Date d'inscription : 21/01/2010
Age : 36
Localisation : LongueTown.

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Chihousou Jeu 24 Mar - 17:03

Chihousou était heureux, la soirée était sympa bien que mouvementée et, malheureusement pour Murdle, il ne laisserait pas partir un compagnon aussi marrant si tôt dans la soirée. La grosse paluche du Marine avait donc déjà saisi l'épaule du pirate alors que celui-ci tentait de s'enfuir.

_Bah, part pas, on en a que pour quelques minutes, dit le géant en saisissant son compagnon par le col.

Quelques instants plus tard, un trio bien étrange, composé d'un géant portant sur son épaule un type attaché et en tirant un autre contre son gré, entra dans un petit poste portuaire de la Marine. Là bas, trois troufions attendaenit que se termine cette longue nuit pleine de...rien. Ah, si, d'ennui. S'ils avaient su, ils auraient prié pour s'ennuyer jusqu'au matin.
D'ailleurs, surpris, aucun des trois hommes ne suent quoi faire quand le plus grand posa le mec ficelé sur le bureau. Ils s'écoula donc quelques secondes de malaise avant que Chihousou ne s'étonne de ce manque d'activité de ses confrères.

_Ben alors, vous le mettez pas en prison? Demanda-t-il, le plus innocemment du monde.
_C'est à dire que, on sait pas ce qu'il a fait ce Monsieur...
_Skeleton, Jack Skeleton et je proteste! Que dis-je, je m'insurge contre ce coup monté!


Un coup sur le crâne plus tard, le capitaine de la BRUTE raconta, en détails et avec des imitations forts irréalistes et exubérantes,les évènements de la soirée mais, devant le regard perplexe de ses interlocuteurs, il se rappela de la phrase que sa sœur lui avait soufflé. Selon elle, ça pouvait le sortir d'un bon nombre de situations. Tout d'abord, prendre une grande inspiration, comme sa soeur le faisait lorsqu'elle essayait de lui expliquer un truc, ensuite faire une tête effrayante et devenir tout rouge puis, finalement:

_JE SUIS CAPITAINE DE LA MARINE. CHIHOUSOU MASAKA ALORS VOUS ALLEZ FAIRE CE QUE JE VOUS DIS!

En prononçant cette phrase, il donna un violent coup de poing sur la table, comme il avait vu faire le Commissaire Four dans la pièce de théatre, avant de se rappeler qu'Elisa (sa soeur, faut suivre) le lui avait formellement interdit. Et ce qui devait arriver, arriva. Sous la puissance du coup le mobilier explosa en de nombreux copeaux de bois et cris de marcassins.

_On a compris et on est désolé! On s'en occupe immédiatement.
_Merci et désolé pour le mobilier BWAHAHAHAHAHA!!! En même temps c'était pas du bon bois ça. Tout juste bon pour faire un feu de cheminée.


Personne dans la pièce n'osa contredire le bucheron et sa force colossale, même si l'un des marines aurait aimé lui préciser que du chêne de trente centimètre d'épaisseur n'était pas censé exploser sous un coup de poing.
Une fois dehors, Chihousou repartit dans ses divagations et ses histoires de bucherons sous les yeux inquiets de Murdle se demandant comment un type pareil avait pu entrer dans la Marine et surtout il priait pour que tous les représentants de l'ordre de Grand Ocean ne soit pas comme l'énergumène qu'il se coltinait contre son gré depuis le début de la soirée. D'ailleurs, une question le turlupinait.

_Comment ça se fait qu'un gars comme toi soit entré dans la Marine. T'as pas l'air particulièrement accro à la justice et à toutes ses conneries, non?
_BWAHAHAHAHAHA!!! Parce qu'on me l'a demandé, je voulais juste m'amuser et mon premier capitaine m'a dit que c'était fun.
_Ouais, t'aurais pu être pirate quoi...
_C'est marrant?
_C'est tout ce qui t'intéresse dans la vie?
_...
_...
_...
_Bon, alors.
_Attends, je réfléchis.
_Ca risque de prendre du temps...
_Quoi?
_Non, rien.


Quelques minutes plus tard, le duo se sépara, Murdle prétextant d'importantes affaires à gérer, dur d'être un général selon lui. Arrivé à son navire, Chihousou réfléchissait toujours puis arrêta: il ne se rappelait pas pourquoi il avait commencé à réfléchir. De toute façon c'était pas drôle de réfléchir.
Chihousou
Chihousou
Marine Méconnu/Admin

Messages : 62
Date d'inscription : 10/01/2010
Localisation : Sur mon bateau-ho-ho-hoooo!

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Sigurd Ven 29 Avr - 21:54

-Capitaine, nous n'avons pratiquement plus de réserves à bord du navire. Vivres, eau, fournitures, papier...
-Ha? Chouette, mon poignet va enfin pouvoir se reposer! Tous ces formulaires que j'enchaine à un rythme industriel, c'est vraiment mauvais pour la santé. J'devrais aller demander des conseils à l'infirmerie, doivent s'y connaître en kiné, tiens. Franklin devrait pouvoir me dire...
-Papier toilette, précisa l'enseigne.
-QUOI? MAIS C'EST HORRIBLE, C'EST ATROCE, C'EST IMPENSABLE! VITE, CAP SUR LA BASE DE LA MARINE LA PLUS PROCHE! ON IGNORE TOUT TYPE DE S.O.S. TANT QU'ON Y SERA PAS ARRIVE! JE REFUSE QUE L'ON TOMBE A COURT!!! C'EST UN ORDRE!

Et c'est ainsi que tout a commencé. Une fois remit de cette pensée dérangeante, Dogaku put réfléchir un peu et se dire que plutôt que de filer droit vers la base la plus proche (et prendre le risque de re-magnétiser notre log correspondant précisément à cette ile, comme le lui suggéra nos navigateurs), nous ferions tout aussi bien de faire route un peu plus loin vers Longue Town avec un Eternal. Sans compter qu'étant donnée sa position de porte d'entrée de GO, les vivres disponibles y étaient sensiblement plus diversifiés. Car un goinfre, ça ne se corrige pas. Aucun de ses défauts ne semble être corrigible, d'ailleurs. C'est du moins ce que j'ai pu observer, depuis mon poste de seconde du Tarmac.

-Et il vous faudra de la poudre, également?
-Mmmmh... étrangement, j'crois pas, non. Nous n'avons pas eu d'accrochage avec qui que ce soit, non? Pas depuis que je suis là, en tout cas, signala Gurgenidze. Vérifiez tout de même sur la liste, c'est la logistique qui s'en est chargée, pas moi. Haylor?
-Aucun besoin, répondis-je. Nos réserves sont encore pleines à concurrence des trois quarts.
-Tiens? Marrant, d'habitude c'est ce qui disparait le plus vite, s'étonna la magasinière de Logue Town.
-Ouaip, avec Conquer on pouvait quasiment dire que ça s'évaporait. Comme la fois où...
-Vous connaissez Conquer?, s'étonna l'administrative.
-Nous l'avons côtoyé brièvement, précisais-je avec une pointe de regret. Seulement quelques jours.
-Et j'ai été lieutenante sous ses ordres, pendant deux ans, compléta Gurgenidze.
-Ah ouais?!? Énorme! Racontez-moi, comment il est?
-Plutôt... comment dire... tiens?

Natasha s'interrompit, distraite par une porte qui s'ouvrait doucement, sous l'impulsion d'une nouvelle arrivante. Petite, brune et l'air de rien, elle s'introduisit en douceur, même si je pus reconnaître là le plus pur respect des convenances, qui dissimulait probablement bien autre chose. Technique élémentaire.

-Mmmh... excusez-moi, demanda-t-elle pas gênée le moins du monde, suis-je bien aux requêtes pour les suppléments sur ravitaillement?
-Tout à fait. Veuillez juste attendre que je finisse de traiter vos collègues, et je m'occupe de vous.
-Je vois, oui... très bien, je vous attends.

Ela Masaka se retira momentanément, ayant simplement fait passer son message: "ne tardez pas trop, vous n'êtes pas seuls". Cela passa totalement au dessus de la lieutenante, mais l'administratrice et moi-même avions bel et bien reçu l'enveloppe.

-Ben alors, comment ça se fait? Vous avez du naviguer tranquille, vous.
-Nous n'avons pas rencontré de pirates, commençais-je. Du moins, pas en dehors de Longue Town.
-Vous dîtes ça comme si... enfin, je me trompe, ou bien y a t-il ici une pointe de regret, commissaire?

Commissaire. Oui, ça c'est moi. Les succès du travail des développeurs du Tarmac, et tout particulièrement ceux concernant l'Ümlaut, ont motivé la haute administration à me gratifier d'une promotion, et ce juste avant que les conséquences de Sapporo n'émergent des méandres bureaucratiques universels. De toute manière, ces déboires ne m'étaient nullement imputables, les détails opérationnels n'étant pas sous ma responsabilité.

-Bien sûr que non, mais j'ai du mal à accepter qu'ici, ils puissent...
-Excusez-moi, je suis pressée, signala posément la petite Masaka, surgissant à nouveau pour s'imposer. Je n'ai rien contre le fait que vous discutiez, mais dans ce cas, pouvez vous traiter mon dossier? Ca ne sera l'affaire que de quelques minutes, il ne concerne qu'une petite troupe.
-Eh, oh, désolée mais je prends ma pause, là, se défendit la bureaucrate avec mauvaise foi. C'est pas tous les jours qu'on entend parler d'un héros de la marine, et j'ai bien envie de ça pour animer un peu ma journée, d'accord? Donc à moins que vous ayez mieux à m'apporter que le commandant Conquer...
-Conquer? Vous voulez dire, LE Conquer?
-Tout à fait, répondis-je en rêvassant à mon tour, revisionnant pour le coup les milles petits détails qui concourraient à son charme.
-Vous le connaissez?
-Un peu... trop peu.

Cela suffit à calmer la jeune femme, qui ne vit plus aucun inconvénient à nous laisser prendre notre temps avec l'administratrice dès lors qu'elle aussi profitait des anecdotes sur les exploits des hommes de la marine.

-C'est vrai qu'il est aussi formidable qu'on dit?
-Il est exceptionnel. Physiquement, pas vraiment beau, mais... enfin, ça dépend. Il a un visage assez commun, quoique bien façonné.
-Il est bien bien musclé, tout de même, compléta Gurgenidze.
-C'est plutôt son caractère, qui fait son charme.
-Haylor, il est chiant comme la mort.
-C'est un professionnel accompli.
-Même durant les permissions, il ne se déridait pas.
-Un homme réservé, justement.
-C'est vrai qu'il a déjà protégé un village d'une attaque de cachalions enragés?, demanda Ela.
-Non, pas du tout. Ca, c'est Loromin Sohal qui s'en est chargé, plaisanta la blonde en diffusant la légende de l'homme fort de la marine, qu'elle avait trouvé excellente.

Voyant à ma mine réprobatrice que j'étais d'avis de rétablir la vérité, elle prit Ela à part, pour continuer son petit discours, me laissant terminer nos affaires avec la magasinière.

-Loromin... Sohal? Avec un nom exotique... mmmh... je vois le genre d'homme, oui.
-Dernièrement, il a déjoué les machinations d'un groupuscule d'espions, probablement à la solde d'une mafia ou autre, s'amusa Natasha.
-Vraiment?
-Il parait qu'il a déjà mis aux arrêts un réseau de braconniers, également. Vous savez, il a un certain lien avec... le règne animal. Surtout les poissons.
-Je me renseignerais... ça pourrait marcher avec Chihousou... trouver un moyen de l'inspirer, peut être. Peut être qu'un jour, on tombera sur un pirate se livrant à la déforestation. Avec un peu de chance.
-Malheureusement, son coeur est prit par sa supérieure directe, et sa fidélité est sans appel. On raconte que si Loromin n'est encore que lieutenant malgré ses capacités, c'est parce qu'il refuse de se séparer d'elle. On peut le comprendre: elle est formidable... et magnifique.

Et c'est sur cette lancée que continua la discussion entre les deux femmes, Ela recensant tout point susceptible de l'inspirer concernant son frère, qu'elle refusait encore... par moments, du moins... d'estimer irrécupérable. Au moins, dans une organisation peuplée d'hommes aussi valeureux, il ne pourrait subir que de bonnes influences, si changement il y avait.

De son coté, Natasha avait pu se remémorer quelques petites choses dont elle voulait me parler. Elle voulait me demander quelque chose que je n'étais pas prête d'accepter, et s'était dit qu'en me mettant d'abord de bonne humeur, cela pourrait faciliter les pourparlers.

-Dîtes, je me demandais...
-Oui?
-Ca s'est passé comment, avec Stink?
-Très mauvais sujet, me contentais-je de placer, avant de continuer à l'écouter sans trop faire attention.

Car pour me faire plaisir, c'était raté. Presque aussi raté que Stink qui... non, que moi qui... avais été... tout bonnement... ignorée. Point. Comme toujours. Ignorable, donc. Comme si... non, ne commence pas là dessus. Commissaire, oui. Juste, pense, commissaire. Lentement, encore, répète le mantra. Commissaire. Dix ans d'avance. Un grand pas vers l'amirauté, avec dix ans d'avance. Un grand pas vers... pourquoi a t-il fallu qu'elle parle de Stink?

-Mmmmh... Haylor, on s'était dit qu'on devrait peut être acheter un cadeau pour Sigurd.
-Et pourquoi donc?
-Ca serait un moyen de lui montrer qu'on l'aime bien, tous, non? J'me suis amusée à faire le tour des gens, un peu partout, et l'idée de se cotiser a rencontré pas mal d'adeptes.
-...
-Alors?
-Ca se fera sans moi, voilà tout. Je n'apprécie pas le moins du monde ni Dogaku, ni l'hypocrisie.
-Rhoo, allez... ça serait un signe d'encouragement?
-Il n'a pas besoin d'encouragements. Plutôt d'une bonne humiliation, si vous voulez mon avis. Quelqu'un doit le remettre à sa place.

Dire que depuis le temps, je fais attention à ne pas m'acharner excessivement sur Dogaku, faisant de mon mieux pour ne le jauger que lorsque les circonstances s'y prêtent... et elle me parle de lui après Stink? Non, ne pense pas à lui!

-Pour le remercier de votre promotion, mettons?
-Pas vraiment, non. Sigurd est un parasite reconnaissant, c'est tout. Dans l'absolu, ça va l'arranger, que je reprenne sous mon portefeuille officiel ce dont je m'occupais déjà officieusement.

Savait-il qu'en demandant à ce que j'obtienne ce grade sous ces conditions, il catapulterait ma solde bien au-dessus de la sienne, me faisant gagner dix ans de carrière? Un commissaire, c'est banal. Un commissaire affilié à un navire-fourniture comme le Tarmac, avec à son bord une équipe de développeurs et un projet suivit par quelques grands noms... nettement moins. Pour un peu, certains m'auraient accusée d'avoir intrigué. En attendant, j'aurais été sa supérieure dans n'importe quelle autre organisation que la marine. En l'espèce, comme c'était la ligne militaire qui primait, il restait le maître à bord. Par contre, pour tout ce qui n'était pas directement lié aux missions en cours, ça devait transiter par moi. Et pour beaucoup de points, j'avais tout simplement la priorité.

-Et si je vous disais que ça lui ferait plaisir?
-...
-Ben quoi?
-Que voulez vous que j'y réponde? J'ai dis non, tout simplement. C'est définitif.
-Boaaah, z'êtes pas marrante.
-Ce n'est pas une question de "marrant" ou non.
-Je vous trouve vachement subjective avec lui, quand même.
-Peut être bien. Mais vous, par contre, vous lui offrez des lauriers qu'il ne mérite pas.
-Bien sûr que si: il est excellent, on est obligés de l'adorer! Alors, ça mérite bien qu'on ferme les yeux sur ses petits défauts. D'ailleurs, ça rend le bateau vachement plus sympa.
-Dogaku, c'est un officier du même calibre que Conquer et Sohal?, demanda Ela, ayant enfin fini de passer sa commande et n'ayant pas pu s'empêcher de revenir aux potins.
-Pas exactem...
-Loin de là, corrigeais-je.

Rapidement, je lui brossais les grandes lignes du personnage. Natasha tenta d'arranger certains détails, ce qui acheva sans surprise de faire passer Ela de mon coté. Dogaku était juste une allégorie du laisser-aller, dans le genre du légume qu'on ne peut respecter dès lors qu'il ne se respecte pas lui même avec un minimum de sérieux.

Entre temps, nous rejoignîmes les autres, qui nous attendaient dans la cour de la caserne. Natasha et moi sommes venues ici avec sept autres marines. "Entre filles". Pour "fêter ma promotion". Ma foi, pourquoi pas: je m'étais laissée convaincre après relativement peu d'insistance de sa part, compte tenu de ce qu'elle était disposée à fournir comme effort (et moi comme résistance). J'avais fini les dossiers en accélérant un peu le rythme, voilà tout.

Une fois les présentations faîtes, la discussion glissa alors sur son propre frère, un autre cas bien particulier que je crus reconnaître (et eus confirmation de vive voix, entraînant un regain d'intérêt envers la soeur de ce... sombre... bref) puis, en parlant de défauts, elle nous confia quelques anecdotes sur "Elle", ses mesquines habitudes, et les sordides moyens de promotion qu'Ela lui supposait, avant de dériver sur de touts autres sujets. Au final, nous nous laissâmes prendre au jeu, et la conversation continua plusieurs heures, pour finir sur une terrasse ensoleillée, avec la plupart des présentes ayant opté pour une pinte de bière (ou, dans mon cas et celui d'une autre, de thé). Mais, Dogaku ayant tout de même tous les attributs d'un excellent punching-ball dérivatif, son nom revint brièvement dans la discussion.

-Vous auriez du voir la tête qu'il a fait...
"Capitaine, on va faire une sortie entre filles. Donc non, vous ne pouvez pas venir."
"Ben, pourquoi?".
"Je dois vraiment répondre à ça?".
" Et si j'dis que j'vous embêterais pas?".
"Peut être... mais tout de même, êtes vous vraiment sûr de vouloir savoir laquelle d'entre nous a désespérément besoin de dénicher un 90B à double armatu...".
Et ben j'ai même pas fini ma phrase qu'il était déjà à la recherche d'un autre moyen de passer le temps!
-Tsss.
-Le pauvre...
-D'ailleurs, en parlant de lui... vous savez sur quoi je suis tombée, l'autre jour?

Celle qu'on a toujours connu comme étant "la fille de Guido" sortit délicatement une revue de son sac, qui affichait fièrement l'emblème de la marine en couverture. Pour être plus précis, c'était l'almanach sportif des compétitions interocéaniques de la marine, catégorie académique. Prenez les équipes sportives des écoles militaires des quatre océans, organisez un grand évènement, et envoyez aux participants de bons souvenirs bien après qu'ils aient commencé leur service.
Certaines commencèrent à être prises de gloussement alors même que rien n'avait encore été annoncé.

-Aussi étrange que ça va vous sembler, Sigurd le pantouflard est dedans, glissa la fille Shiraharam. Et vous savez quoi?
-Hum...
-Il était...
-Où ça, fait voir!
-Là, c'est lui.
-Doooonc...
-Majorette?, lu une ingé en intensifiant le rire.

Vaguement curieuse, je jetais à mon tour un regard sur le trombinoscope. Photo d'identité ancienne, qu'il utilisait encore maintenant. Tristement désinvolte, à nouveau. D'après la note en dessous de son portrait, il avait été tout d'abord mascotte, avant d'être promu au rang d'exhortateur à part entière.

-Pom-pom-boy?
-Naaaaaaaan.
-Impossible. Lui?
-Et il assume?
-Je pense que oui. Il avait pas l'air très content que je le taquine dessus, mais ouaip. Et en plus, il a du répondant.
-Ah?
-"Un truc d'efféminé? Hey, je vous signale que je passais deux après-midis par semaine à porter et côtoyer six jolies filles!".
-C'est sûr que vu comme ça, pas faux.

La doctoresse qui avait apporté n'avait pas utilisé la seul corde de son arc, néanmoins. Je m'en étais un peu doutée en la voyant apporter ça.

-Le truc, c'est qu'il n'est pas le seul dessus. Haylor aussi.
-Pom-pom-girl?
-Non, en tant que participante.

J'avais moi aussi ma photo de recensée là dedans. Et figurais sur une autre, de groupe, en plus de la générale.

-Hey, ça rigole pas! Médaillée de bronze en saut de haie, chef d'équipe et... médaillée d'or en natation synchronisée?

Et qualification ratée de peu en saut à la perche, me souvins-je avec un sourire grandissant. Je n'avais pas eu le temps de m'entraîner suffisamment, préférant me focaliser sur le reste. Ce qui avait payé, d'ailleurs.

-Vous êtes sûres que c'est notre Eva?
-Ca l'est, confirmais-je. Surprises?
-Mmmmh... honnêtement, oui. Je vous aurais plus vue prononcer le discours d'inauguration, à la limite.
-Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.
-Tiens, Chihousou n'y est pas, remarqua Ela.
-Qui ça?
-Mon frère. Je sais qu'il s'était présenté pour l'épreuve du lancer de poids... alors qu'il n'en avait jamais vraiment fait dans un cadre sportif.
-Et alors?
-Eh bien... il aurait pu passer les qualifications, d'après ce qu'on m'a dit. Après tout, il a battu à trois reprises le meilleur score des vingts dernières années.
-Alors quoi?
-Je pense que le fait qu'il ait assommé chacun des trois membres du jury y est pour quelque chose. C'est comme il jouait à ça étant petit... enfin, petit... c'est relatif. Il n'a pas vraiment conscience du fait que les gens ne peuvent pas toujours attraper ce qu'il leur envoie. Entre autres. Donc forcément...
-Oh? Il doit être fort, alors.
-Très fort, précisa Ela.
-Une montagne de muscle, rajoutai-je. Un peu comme... tiens, vous voyez cet homme, là?

Fendant la foule tel un éléphant dans des roseaux, un homme qui n'avait physiquement rien à envier à Hercule (pas même les fringues: il portait un genre de toge exotique et une peau de léopard sur le dos) progressait paisiblement, laissant aux passants le temps de se mettre prudemment hors de son chemin. Par ci, par là, il faisait du lèche vitrine, visiblement à la recherche d'un gourde grande capacité. Comme les échoppes ne manquaient pas, sur la place, le groupe de marines eut tout son temps pour observer le voyageur.

-Oaiuch, matez moi le Hulk!
-On dirait un ours.
-Un grizzli, plutôt.
-Il est encore plus costaud que Guido!
-Hum? Vous n'avez décidément jamais vu mon frère, vous. Ni même aucun des hommes de la BRUTE.
-Je n'ai pas le souvenir d'un Chihousou aussi épais, songeai-je à voix haute.
-Je pense que ce sont les vêtements qui font ça. Maintenant que j'y pense, je me demande comment cet homme peut trouver des vêtements à sa taille. Pour les Masaka, les hommes recourent toujours aux services de tailleurs particuliers, pour des oeuvres sur mesures.
-Boah, il triche, c'est de la peau d'animal. Il porte une robe, en plus. Vous faîtes ça, dans le brute?
-C'est la BRUTE, pas la brute. Même s'ils sont tous des sauvages. Surtout la sauvageonne. Mais non, aucun ne se promène avec des tenues aussi... aussi... évocatrices. Vous avez vu ses mollets de... d'éphèbe? Sauf la sauvageonne.
-Plutôt duveteux, le Brutus, remarque Nat', sceptique sur la qualité du mâle.
-C'est pas forcément une mauvaise chose, je trouve.
-Vous croyez qu'il porte quelque chose, sous sa jupe?
-Ben ça... tu veux que j'aille lui demander, peut être?

Natasha s'était déjà levée, manquant de renverser sa choppe au passage. A moins que ce ne fut l'ingénieure qui la retint de force qui faillit causer l'accident. Une fois calmées, je me permis d'intervenir.

-Ce n'est pas une jupe, commençai-je lentement, reconnaissant facilement le vêtement.
-Un tutu?
-Non. C'est un kilt.
-Un koi?
-Un kilt, reprit l'homme en surgissant avec une douceur et une discrétion inattendues, faisant sursauter la moitié de l'assemblée. Peu de gens savent ça, par ici. Vous permettez? Trevor McPwning pour vous servir, charmantes demoiselles. Etant donné que vous sembliez assez intriguées par ma personne, je me suis dis que je pourrais bien vous consacrer quelques minutes de mon temps. Après tout, en aussi agréable compagnie... cela ne vous dérange pas, j'espère?
-Pas du tout, répondit Nat' du tac au tac, absolument pas facile à démonter.
-A merveille.

L'homme à l'ouie fine s'installa donc à ses cotés (soit juste en face de moi), en prenant soin de déposer son fatras à l'abri des rapines. Ce fut Ela qui commença l'interrogatoire.

-Donc, Mr McPwning?
-Appelez moi juste McPwning.
-Puisque vous voulez nous parler de vous... vous aussi, vous êtes tous aussi bien bâtis, dans votre famille?
-Non. Enfin, seulement les hommes. En ce qui concerne les femmes, elles ont tout juste la taille leur permettant de... je veux dire... elles sont plus petites.
-Je vois, conclut Masaka, comprenant parfaitement.

La parole tourna alors régulièrement, les présentations allant bon train, et assez vite tout le monde fut bien à l'aise. Suffisamment pour que McPwning prolonge sur son humour à lui. S'étant enfin fait apporté sa commande (une belle flasque de whisky, rien que ça), il était maintenant de très bonne humeur.

-Au fait, mes jolies... laquelle d'entre vous aimerait savoir ce qu'il y a en dessous?, ajouta t-il en regardant brièvement l'ingénieure concernée.
-Mmmh... quel âge?
-Quarante quatre ans, et toutes ses dents. Entres autres.
-Je pense que ça n'était pas moi, alors.

Jusque là, je me contentais principalement d'observer, ne débloquant qu'une parole de temps en temps lorsque ça m'intéressait. McPwning était intéressant, c'était sûr. Un coté austère, mais aussi sympathique. Et un humour grivois qui n'était pas à mon goût, même s'il se rattrapait avec des réponses intelligentes. Sans surprise pour moi, il m'observait tout autant. Entre pairs, nous nous étions vite reconnus.

-J'ai l'impression de vous avoir déjà vue, vous.
-Ca n'est pas le cas, lui rétorquai-je, mais nous avons tous deux vu des gens nous ressemblant, oui.
-Donc, vous venez vous aussi des Hightlands?
-En effet. Enfin, oui et non. J'y ai passé beaucoup de temps étant petite, du moins. Et la moitié de ma famille y habite.
-Quel clan?
-Ma mère vient des Somerled, dans le sud de l'île.
-Je suppose donc que votre père vient d'une île plus au sud de l'archipel?
-En effet.
-Aaah, ça, c'est courant. Non pas que ça soit triste -vous m'avez l'air d'être tout à fait respectable, et surprenament au fait des traditions- mais je trouve tout de même dommage que le phénomène s'intensifie. Je vous sers?
-Avec plaisir, merci.

Toutes furent surprises, mais ce fut Natasha qui prit le regard le plus outré. Me voir passer du thé-cerise au quarante degré était visiblement trop pour elle, ce qui m'incita à lui expliquer quelques points.

-Quand deux originaires de notre île se rencontrent dans un océan du monde, il est de coutume qu'ils se racontent leurs voyages.
-Et partagent aussi un verre, à ce que je vois...
-Les voyages font l'expérience, poursuivit Trevor, et il est tout à fait normal de partager ses leçons de vie avec ses compatriotes. On appelle ça "apprendre des erreurs des autres".
-Vous ne parlez toujours du verre...
-C'est juste normal, conclus-je.
-Bon. Eh bien, vous voulez peut être qu'on vous laisse?
-Pas forcément, non...
-Ca n'est pas nécessaire, non.
-On va le faire quand même, fit Ela, perspicace. On va rester dans le coin... la boutique en face, là.

*
* *

Dix minutes plus tard, au sein du groupe d'espionnes savamment dissimulées derrière un banc...

-Hahaha.... je n'aurais jamais deviné qu'Haylor avait une aussi bonne descente, bégaya Nat', excédée. Pas elle, nan... je rêve ou bien... elle se ressert, là??
-C'est parce que c'est du whisky. Parait que c'est génétique. Et qu'ils leur en mettent dès le biberon.
-Ah, vous connaissez les Highlanders?
-Non, mais je suis moi aussi de North Blue. Et de là où je viens, tout le monde se souvient des horribles carnages qu'ont fait ces types avant d'entrer au gouvernement mondial. Ca c'est passé il y quelques siècles, et on s'en souvient encore. Je vous jure que c'est pas du petit calibre.
-Vu Haylor... pas surprenant, en fait.

Le groupe de femmes était tellement intrigué par la scène qu'il ne fit pas attention à la large bande hétéroclite qui s'assembla dans leur dos. Bien que vêtus de manière à ne pas attirer l'attention, un petit quelque chose de rudement louche émanait d'eux. Peut être que le fait d'avoir, pour la plupart d'entre eux, passé une grande partie de leur vie dans la piraterie les avait marqué, malgré leurs précautions. Quant aux armes qu'ils ne dissimulaient qu'à moitié maintenant qu'ils en avaient besoin, elles n'étaient pas là pour corriger le tir.

Toutes prises de court et en otage au même instant, le groupe de marine eu l'impression que le ciel lui tomba sur la tête. Une fois toutes menacées, aucune n'osa réagir, se refusant de risquer la vie des autres. Avec un minimum de gestes et de paroles, ils les forcèrent à s'engager un peu à l'écart, se rapprochant au passage de McPwning et moi même. Leur démarche était si bien travaillée en terme de rythme et d'allure que je mis un moment avant de comprendre pourquoi elles revenaient toutes en couple avec de parfaits inconnus.

Au même instant, deux hommes armés se manifestèrent à mes cotés, et le même scénario se répéta. Je fus groupée avec les autres avant même de pouvoir comprendre autre chose que la nécessité d'en faire le moins possible, pour ne pas inciter le canon pointé sur mon dos à y causer une blessure mortelle. Le genre de chose que l'on comprend vite, quand on est paralysée par la peur.

-Donc, c'est bien elles?, demanda un homme chauve au visage lourdement balafré.
-Sans aucun doute, précisa McPwning. Elles me l'ont confirmé elles mêmes.
-Bien, bien, bien. J'aime quand tout se passe comme prévu.
-Reste à savoir, intervint un troisième larron. On va laisser quelqu'un, on confie la tâche à un passant, ou bien on s'en charge nous même?
-Elle, répondit Trevor en désignant sa compatriote. Laissez là repartir.
-Tiens, tu t'es trouvé une préférée? Elle est pas moche, c'est vrai, mais... attends, si c'était ça, tu préfèrerais la garder, en fait.
-C'est une fille des clans. Laisse la libre.
-Encore? Bon. Mais seulement si elle est capable de se souvenir du message.

Petit à petit, l'effet de surprise s'estompait suffisamment pour que j'envisage d'agir. Jusque là, je ne les écoutais qu'à moitié. Plus important: que faire? Très facile, en vérité: nous étions sur une place très peuplée, et bien en vue de tout le monde. Il me suffisait de crier et d'appeler aux secours pour régler le problème.
Pourtant, ceux qui passaient près de nous voyaient bien que quelque chose clochait, et ne s'attardaient pas pour autant. Bien au contraire, en fait. Peut être allaient-ils prévenir la marine?
C'était stupide. Avec la foule ici présente... des soldats n'étaient pas nécessaires. Alors quoi? Je vais crier, oui. Mais si ces hommes nous tirent dessus... Un bain de sang. Mais on ne fait pas ça en plein jour, à la vue de tous!

-Je vous suggère de vous calmer, Evangeline.
-Vous, vraiment... ne m'adressez pas la parole.
-Faîtes juste ce que je dis, reprit McPwning en rapprochant son coutelas des oreilles d'Ela.
-Bon. Bon, bon, bon, bon, bon. Dans ce cas... un message à transmettre?
-En effet. Suivez nous.
-Me jeter dans un piège? Hors de question, je reste ici.
-On perd du temps... je vais en choisir une autre, Trevor.
-Non, ça sera elle. Evan... Haylor, faîtes ce que l'on vous dis.
-...
-Bon, profita le chauve, prenant silence pour acceptation. Donc, pour reprendre assez correctement les mots du capitaine...

Le chauve prit quelques instants pour retrouver la formulation, et clarifia quelques mots qui venaient trop probablement de son propre vocabulaire. Les quelques expressions approximatives qui lui étaient tout d'abord venues à l'esprit ne pouvait pas être les originales. Puis, lentement, il me dicta le message.

-Nous aimerions bien voir le capitaine Sigurd Dogaku. Dîtes lui que sa très chère Nerassa Roderik du World Shredder est enfin prête pour leur quatrième round. Elle l'attendra au nord de l'Estuaire de Kawaguchi, dans la baie des naufragés. Plus d'informations vous seront donnés sur place, mais je peux déjà vous dire que vous aurez une sacrée chasse au trésor sur le dos. Elle a également précisé que, je cite, si cet abruti tient à garder les membres de son harem en bonne santé, il ferait mieux de ne pas faire trop de bruit concernant cette affaire.

Mon dieu. Tout en faisant de mon mieux pour graver ces mots dans ma mémoire, j'entendis à moitié les commentaires des habitantes du Tarmac. Vraiment déplorable et hors de propos. Probablement un moyen de tromper le stress. J'en avais bien besoin, personnellement. Mais je n'avais rien en tête, si ce n'est ce message à ne pas oublier. Kawaguchi? Ca, je retiendrais facilement.

-Sa très chère?
-Les membres de...
-... son harem?
-Ils se seraient pas trompé de Sigurd, là?
-Sigurd X Nera'? Rhoolalala, capitaine!
-J'ai rien à voir dans cette histoire, moi. Je ne connais pas Dogaku, je suis de la BRUTE!


Et maintenant, je retiendrais le reste sans problème, je pense...
Sigurd
Sigurd
Marine Méconnu/Admin

Messages : 539
Date d'inscription : 10/01/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Chihousou Mar 17 Mai - 18:07

On pourrait croire qu'une unité de la BRUTE ça s'amuse constamment, ça tape du pirate, dézingue du malotru et boit de l'alcool, et bien, en fait, non. Sauf pour le dernier point qui représente près de la moitié des fonds attribués à ces unités de bourrins. En réalité, une unité spécialisée dans le poutrage d'hors-la-loi passe le plus clair de son temps à attendre qu'on lui dise sur qui elle doit se défouler.
Pas contrariant pour un sou, Chihousou attendait. Il avait voulu améliorer son navire mais on lui avait dit que comme il commandait une unité mobile, il n'aurait pas toujours le même. Il avait du mal à voir où était le problème, au pire il améliorerait plusieurs navires, ça l'occuperait et ça rendrait service à tout le monde, mais le mec de l'administration ne semblait pas vouloir croire qu'un, et je cite, « bodybuilder d'opérettes ait de quelconques notions en architectures navales, ni même qu'il puisse connaître ce mot ». Le capitaine n'avait pas tout compris mais le ton méprisant du petit homme derrière le bureau semblant lui être adressé, il lui fit faire un tour pas la fenêtre. Comme lui avait apprit son père, dans le doute vaut mieux ne pas laisser passer une insulte et si t'as fais une connerie tu t'excuses avec deux ou trois litres d'alcool et tout ira pour le mieux, et comme Chi' était un enfant bien élevé, il suivait les conseils de son papa.
Mais du coup, il y avait peu de chances qu'on lui laisse s'occuper d'un navire en plus, il reçut une lettre lui indiquant que la Marine lui retirait une semaine de salaire pour « outrage à un officier supérieur », il ne se rappelait pas avoir offert d'outres à quelqu'un récemment mais il s'en souviendrait: n'offrir que des tonneaux, pas d'outres. Cependant la perte d'une semaine de salaire, et donc d'une journée de biture, le déprima totalement.

Il aurait voulu jouer avec sa soeur comme lorsqu'ils étaient enfant mais celle-ci n'était plus sur le navire, soit disant qu'il y avait des commandes sur le feu. Mais alors pourquoi quitter le navire? Il y avait pourtant une cuisine et tout l'équipement nécessaire pour mettre tout ce que l'on voulait sur un feu. Dépité, le colosse tente tant bien que mal de trouver un partenaire de jeu. Les membres scientifiques de l'unité refusèrent: trop de boulot. Les autres refusèrent aussi: trop de biture. Marine refusa aussi et lui proposa de ''jouer à papa-maman si tu vois ce que je veux dire...'', chose que n'entendit pas le Masaka.

Appuyé sur le bastingage, Chihousou s'ennuyait ferme, exploitation agricole même. Il s'ennuya jusqu'à ce qu'une bonne nouvelle lui arrive dessus sous la forme d'un grand type se baladant dans le port. Au premier regard, le capitaine de la BRUTE avait apprécié l'homme: grand, costaud, velu et peu vêtu(ceci n'a rien de sexuel, c'est simplement qu'un homme fort ne craint pas le froid...ni la pluie, le vent, l'eau de mer, les épinards en vapeur...). Pour s'assurer du statut d'homme fort de l'homme en jupe à carreau et peaux de bêtes, le marine tenta une expérience:

_NYOOOOOOOOM!(Attention cher ami. Le projectile que voici risque de vous éclater le crane si vous n'y prenez pas garde!)

Alors qu'il parlait le langage des hommes forts, une pierre, ou plutôt un rocher, d'une trentaine de kilos, inopinément posé sur le pont(que fout un rocher sur un navire, je vous le demande?) fit un voyage éclair en direction du poilu. Ayant entendu, et compris, le cri d'alerte, celui-ci se retourna vivement et attrapa le rocher en plein vol. Il eut un léger mouvement de recul du à l'impact et lança à son tour le rocher vers Chihousou, salut traditionnel d'homme fort.

_Nyom nuuo!(Merci de cette délicate attention. Je me permets de vous rendre votre du en vous félicitant de votre dextérité!)
_Nyom nuo!(Je pourrais vous renvoyer le compliment. Il est évident que cette rencontre me ravi!)

Les us et coutumes obligatoires passés, il n'est pas nécessaire de préciser que Chi' attrapa aisément le rocher, les deux compères(les hommes forts sont tous frères) se retrouvèrent assis à la terrasse d'un bar bien sympathique. L'inconnu, Trevor McPwning selon lui-même, accepta la pinte offerte par le jeune homme avant de s'excuser de ne pouvoir rester bien longtemps, une affaire urgente l'attendant.

_Iky dabu!(Quel dommage que vous deviez partir, votre conversation étant un vrai délice et que dire des histoires épiques que vous contez avec tellement de verve)s'indigna Chihousou.
_Houlk iter!(Je suis, moi aussi, ravi de cette conversation revigorante tant il est rare de croiser l'un des nôtres. Mais je ne puis rester plus longtemps même si l'envie de le faire me brise le cœur)
_Nyom nigu!(Et bien, qu'il en soit ainsi. Un homme fort se doit de respecter ses engagements et d'accomplir son devoir. Partez en paix et puissiez vous vivre éternellement dans le panthéon des hommes forts)
_Nyom niigu!(Je vous remercie de votre mansuétude et espère qu'un jour vous pourrez, à votre tour, partager mon alcool. Restez en paix et puissiez-vous vivre éternellement dans le panthéon des hommes forts)

Émus aux larmes, un homme fort sait assumer ses faiblesses, les deux hommes se quittèrent dans une accolade virile avant de se séparer sans se retourner. Pour Chihousou, la journée avait été sauvée par cette rencontre salvatrice et il était l'heure de faire une petite sieste pour cuver tranquillement.


Quelques heures plus tard...


_Capitaine...capitaine...susurra lentement Marine dans l'oreille de son supérieur.
_Grouinf...je dors mieux tout seul...
_C'est pas à propos de ça mon Capitaine. On vient de recevoir une lettre d'un autre Capitaine et il y a marqué « urgent » dessus en gros et en rouge.
_Donne la à Ela...

_Elle n'est toujours pas rentrée.

Obligé de se lever, et de révéler au grand jour sa grenouillère jaune poussin à pois verts, Chihousou jeta un œil à la lettre. Sur celle-ci était tamponné un « urgent » et, en dessous, on pouvait lire que seul un officier avait le droit de l'ouvrir. Étant officier, le jeune homme s'attela à lire la lettre et, vingt-cinq minutes plus tard, tout le monde sut qu'aucune bonne nouvelle n'était venue de ce message.

_ILS VONT VOIR CE QUE CA COUTE DE S'ATTAQUER A UN MASAKA!

Sans prendre le temps de se vêtir de son uniforme, Chihousou ordonna à Marine de le suivre, bien décidé à rencontrer le vaurien qui avait osé lui faire ça. D'ailleurs, s'il était habituel pour sa subordonnée de discuter chacune des décisions du jeune homme, l'air furibond et la voix courroucée du colosse suffit à lui faire comprendre que c'était pas le jour.

« Message à remettre en main propre au Capitaine Masaka.

Bonjour,

Pardonnez cette manière maladroite de prendre contact avec vous mais j'ai une nouvelle importante à vous apprendre. Un officier civil de la BRUTE a été enlevé cet après-midi avec d'autres éléments de la Marine. Formellement identifiée, l'officier serait une dénommée Ela Masaka. Attendons de vos nouvelles avant une éventuelle mission de sauvetage.

Signé: Capitaine Dogaku

Ce message est un message pré-rédigé en cas d'enlèvement d'un ou plusieurs membres d'un équipage et ne reflète aucunement les sentiments de l'officier signataire. »
Chihousou
Chihousou
Marine Méconnu/Admin

Messages : 62
Date d'inscription : 10/01/2010
Localisation : Sur mon bateau-ho-ho-hoooo!

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Sigurd Ven 20 Mai - 21:28

Ca, j'avais pas prévu. Mais maintenant que j'y pense, j'aurais très bien pu. Captain Sig', t'utilises pas assez ta cervelle. Pas bon pour un chef d'équipage. D'un autre coté, entre la grande déconnexion qui avait suivit la mauvaise nouvelle, et l'enchaînement des deux trois Conseils Stratégiques qui ont été tenus (et à la fin desquels j'avais gentiment éjecté tout le monde en leur disant que j'allais trancher sur ce qu'on ferait), Haylor avait vraiment mal choisit son moment pour s'imposer dans mon bureau. J'étais tellement à plat que je n'étais même plus intimidable. Ce qui, pour une fois, ne l'arrangeait pas du tout.

-Euh... non. Désolé, mais non. Quoi qu'on fasse, vous ne viendrez pas.

Chacun de nous savait ce qu'il se passait dans la tête de l'autre, avec une précision inquiétante: des mois de mépris entretoisé, ça vous en apprend plus sur une personne qu'un an de beuverie partagée.

Pour sa part, elle était fermement décidée à ne rien dire, autant par pur respect de la ligne hiérarchique que parce qu'elle avait déjà préparé tous ses contres et ne voulait pas commettre d'impairs en prenant l'initiative. Moi, je ne voyais juste pas le moins du monde comment j'allais lui annoncer que non, je ne la voyais pas du tout se pointer avec nous dans la mélasse. Parce que bon, c'était Haylor, quoi. Ca marcherait forcément pas. Sauf que le lui annoncer en bloc ne marcherait pas non plus. Et j'me voyais très mal discutailler avec elle. Chuis capitaine, moi, pas diplomate.

-Okay, tentais-je après une bonne trentaine de secondes. Convainquez moi?

Voilà. J'vais faire semblant d'être à l'écoute, comme ça on pourra rien me reprocher, et je dirais quand même non. Et si elle me convainc, ben elle aura une bonne raison, tiens. Mais le mieux dans tout ça, c'est que ça n'a aucune chance d'arriver.

-Vous êtes une bureau... euh une commissaire, rectifiai-je. Vous faîtes déjà largement votre part -plus que votre part, même- et elle est déjà énorme. Pourquoi en rajouter?

Sauf que non. Là, je ne réussis qu'à la motiver en raisonnant comme un Sigurd, c'est à dire en terme d'efforts et de contraintes. Haylor ne fonctionne pas comme ça, voyons. Allez, réfléchis. Mets toi à sa place. Sois une bureaucrate maléfique. Déteste le Sigurd.
Stupide, Sigurd, stupide!

-Si je vous parle de complexe du survivant, je suppose que vous connaissez?
-Bien sûr, fit-elle avec dédain. Mais le fait de connaître un complexe n'empêche pas pour autant leur survenance, capitaine.
-Et donc...
-Je tiens à participer à cette mission. C'est aussi simple que ça.
-Sauf que... à moi, ça ne me semble pas... hum... pertinent?
-Et pourquoi pas? J'ai reçu une formation militaire au même titre que n'importe qui ici. Je pourrais faire -je peux faire- aussi bien que quiconque.
-Sauf que je ne vous ai pas vue participer à aucun exercice, depuis le temps.
-Ma parole ne vous suffit pas?
-Vous pouvez être rouillée, évasais-je. Quand y'a des risques, moi j'en prends pas.

L'air pincée, Haylor attendit quelques instants, se laissant le temps de déterminer si l'idée qu'elle allait me proposer lui plaisait ou pas. Sa fierté ou son envie du moment? En fait, il ne tenait qu'à elle de concilier les deux.

-Mettez moi à l'épreuve, alors?
-Hu?
-Faîtes moi passer des tests. Vous pourrez constater par vous même.
-Oh. Ben je pourrais, sûrement... mais on n'a pas le temps, non. Et puis, c'est stupide.
-Vous refusez donc de me laisser ma chance?

Silence. 'Ttendez, j'étais pas parti dans la bataille en voulant donner l'air d'être à l'écoute? Zut de zut. Bon, t'as pas grillé toutes tes cartouches. Pense comme une Haylor. Inspire toi du modèle en face de toi. Et pense au Sigurd comme étant au mieux un punching ball dérivatif.

-Je vous crois quand vous me dîtes ça, mais tout de même. Vous savez parfaitement que vous faîtes bien mieux d'autres trucs que soldat. Vous êtes plus utile ailleurs. Pis on en a plein dans l'équipage qui sont forcément meilleurs que vous, vu qu'ils s'y consacrent exclusivement.
-J'ai fini tout ce que j'avais à faire, Capitaine. Et j'ai transmis l'ensemble aux membres de mon service, qui n'auront aucun mal à s'en accomoder. Plus rien ne nécessite ma présence ici. Je veux venir.
-Mais moi je ne veux pas.

Déjà qu'on va aller voir du méchant pirate, si en plus je dois surveiller ceux de mon propre camp, j'vais jamais m'en sortir. C'est déjà assez dur de me faire confiance à moi même, quand un gros coup de barre se pointe. Pis qu'est ce qu'elle a à vouloir venir, d'abord? D'habitude, elle reste au Tarmac, et ça me fait des vacances. L'ordre naturel des choses n'a pas à être modifié. D'ailleurs, j'viens de mettre le doigt sur un truc là.

-Dîtes moi plutôt... pourquoi est-ce que vous voulez venir?
-C'est évident. J'aimerais participer aux secours de mes collègues.
-Ah?
-Collègues et amies, enlevées devant moi. Tout à fait.
-Vous êtes sûre?
-Vous me mettez en doute?
-Non, je vous demande.
-Je ne vois aucune autre raison pour laquelle je... pourrais vouloir participer à l'expédition.
-Tah tah tah tah tah. Vous n'aimez pas ça, quand ça secoue. Et vous faîtes très bien confiance aux autres quand il faut s'y jeter, sinon ça aurait braillé plus tôt. Moi je dis que y'a autre chose.
-.........
-Rhooo, allez quoi. Je ne vais pas accepter de toute façon. Mais vous avez plus de tripes que moi, donc je ne vais pas pouvoir m'imposer, comme d'habitude. Continuez d'insister et je vais vous tourner le dos, retenez moi et je vais prendre la fuite en courant, et si vous me pourchassez, j'vais devoir me réfugier derrière des soldats qui vous garderont de force. Vous allez m'en vouloir parce que d'une part ça la fichera vachement mal pour vous, et qu'en plus vous n'aurez pas eu ce que vous voulez. Vous êtes plus intelligente que moi, donc je vais sûrement pas réussir à deviner ce que vous avez derrière la tête. Pour vous, ça va devenir personnel, et déjà que vous me détestez méchamment, je sais même pas comment ça va tourner. Donc moi, je propose que vous me disiez pourquoi vous voulez être là. Parce que vous ne voulez pas vraiment venir, c'est juste que y'a un autre chose derrière. Mais, comme vous avez aussi l'avantage d'être plus raisonnable que moi, vous devriez accepter si je vous propose de me charger de ce truc, du coup. Le Sigurd, il n'est pas SI nul que ça, après tout. Non?

Ah ouais, pincement de lèvre, frémissement des narines et remontée du menton, avec les sourcils qui descendent légèrement... la totale, quoi. Que le légume de service soit capable de voir plus loin que ses orteils quand les choses deviennent sérieuses, ça elle l'avait pas soupçonné, Evil. Les techniques d'empathie vues en option au club des stratégistoriens de l'académie, ça marchait sec, quand même.

-Alors?
-Laissez moi un instant, s'il vous plait. Je réfléchis.
-Oh? Comme vous voulez.
-Je n'ai pas encore dis oui, capitaine, prévint-elle.
-Bien sûr, bien sûr. Prenez votre temps, dis-je en me forçant à retenir cet affreux sourire victorieux qui...


J'aurais bien continué, mais un déluge apocalyptique tel que je me serais pas étonné qu'on ait été foudroyé s'abattit alors sur le navire. Dans le genre VLOOM. Mais aussi CRACK. Et ZBOIN. Et plein d'autres onomatopées que mon alphabet ne saurait retranscrire. En tout cas, j'en restais pantois, le cerveau largement déconnecté pour la seconde fois de la journée.

-Et... ça, savez vous ce que c'était?
-Nan, répondis-je en me réveillant sur le coup. Restez là, vous, je vais voir.

Sortant du bureau, je fusai vers la surface. Ca va, à première vu y'avait pas d'horrible trou dans les parois du navire, c'était déjà ça. A mi chemin, je croisais un type du service d'Evil, qui avait l'air aussi troublé que moi il y a quelques instants.

-Ca va? Schneider, c'est ça?
-Oui, euh... je crois bien que c'est encore moi, en effet.
-Z'êtes sûr que ça va?
-Capitaine, nous avons... la troupe du capitaine Masaka est arrivée.
-Oh? Bon, okay, je vois. Rholà, j'ai cru qu'on se prenait un raid surprise des pirates et que le kidnapping était juste un piège pour nous forcer à rester sur le navire.
-Et il est... très en colère, mettons?
-Mwouais, j'imagine. C'était quoi, ce bruit?
-Une partie du déluge de tonneaux qui ont été fracassés contre le navire.
-On va mettre très en colère, confirmai-je en poursuivant mon chemin, plus vraiment inquiet.

D'accord, Chihousou était un grand bourrin, et le pont risquait de souffrir davantage des siens que des bestioles de Naboléon quand elles manquaient d'exercice. M'enfin, aux dernières nouvelles sa troupe était parfaitement capable de réparer les dégâts qu'elle semait sur son chemin, donc faudrait juste considérer la gêne comme étant...

Tiens, un baril volant.

Pad'Bol, j'me méfie plus assez de toi. Trop s'en remettre à Dame Chance, c'est pas forcément une bonne idée.








-Réveille toi!
-Znorfl. Ronfle. Nammmh.
-RÉVEILLE TOAAAA!!!

Chihousou n'était vraiment, vraiment, VRAIMENT pas content. Cette ordure de Dogaku, en plus d'avoir causé la disparition de sa soeurette, lui faisait l'affront de s'évanouir au premier coup. Il n'y était pas allé bien fort, pourtant. Tout juste de quoi assommer un sanglier. Un homme ne pouvait réagir que d'une manière à ceci: en rire et l'écarter d'une pichenette. Toute autre situation était inconcevable, tant pour le Masaka que pour ses hommes.


La conclusion de tout ça?

C'était de la provoc' pure et simple. Et ça allait barder.

Alors, le chef de la BRUTE en était maintenant réduit à tenter de me réveiller. Pour ça, il avait à sa disposition une méthode absolument infaillible. Il le savait, il l'avait déjà lui-même expérimenté des dizaines de fois dans son enfance, sur des sangliers qui venaient jouer avec lui durant son travail en forêt. Car à dommage égal, remède égal, n'est ce pas?

-RÉVEILLE TOAAA, JE DIS!!! IL FAIT SEMBLANT, C'EST PAS JUSTE!
-Capitaine, je ne pense pas que le lancer en l'air ait de grandes chances de marcher.
-ALORS JE LE LANCERAIS PLUS HAUT ENCORE, BWAHAHAHA!

Du point de vue de l'assemblée, c'était assez spectaculaire, mais personne ne savait plus trop quoi faire. Pas même Chihousou, qui envisagea un moment de s'en remettre à la machine à claques, avant de me lancer une dernière fois juste pour vérifier.

-Capitaine, hasarda lentement Marine en ayant l'air d'être plongée dans une intense réflexion. Je me demande... et si, en fait... c'est peut être stupide, mais... et si vous l'assommiez encore plus à chaque lancer? Peut être que... qu'il vaudrait mieux arrêter, pour voir. Je ne veux pas dire, mais...

Impossible, songea Chihousou. Ca marchait sur les sangliers. Et à sa connaissance maintes fois éprouvée, un homme est au moins trois fois plus robuste qu'un sanglier. Mais Dogaku n'était peut être pas un homme, en fin de compte. Car un homme obéissait à la loi universelle, que la grande sagesse des fournisseurs de Masakarbonne lui avait inculqué: tout ce qui monte fini par retomber.

Ben ouais, mais le blondinet n'était toujours pas là.

-Je crois que vous l'avez envoyé...
-EN ORBITE, 500.000.000 POINTS!, beuglèrent des hommes qui jouaient souvent à ça entre deux bitures.
-BWAHAHAHAHAHA!, NOUVEAU RECORD! Bon, c'est pas tout mais maintenant, faut retrouver Ela. LES GARS, DÉSOSSEZ MOI CE NAVIRE, ON VA RETROUVER MA SOEUR!

Exclamation unanime de la BRUTE dans son ensemble, qui était bien décidée à secourir Celle-Qui-Avait-Le-Poing. Imaginez un peu ce qui leur arriverait s'ils ne la rejoignaient pas assez vite, hein? Eux mêmes ne voulaient pas y penser.

-Peut être qu'il est juste dans les cordages?
-Peu de chances qu'ils aient tenu si c'est le cas, BWAHAHAHAHAHAHA!
-Ou alors, vous l'auriez envoyé dans la vigie...

Eh ben non, je n'étais dans aucun de ces coins. Soufflé par un coup de vent, j'avais évité de peu la flotte grâce à l'amortissement salvateur d'une voile, manipulée par mes fidèles marines dont une partie tentait tant bien que mal de faire rempart aux bodybuilder d'en face.

Heureusement, seule une demi douzaine d'entre eux avaient rejoint le pont du navire, ce qui fit qu'il ne fut pas trop trop trop compliqué de les en faire descendre sans avoir à faire usage d'armes à feu. Par contre, les bouées de sauvetage furent de sortie, elles. Le temps que je me réveille, la situation était plus où moins calme. Normal: les membres de la BRUTE, à court de munitions, arpentaient à nouveau le quai à la recherche de caisses et tonneau en tout genre qu'ils pourraient balancer sur le navire dans un grand déchainement de sciure.

-Qu'est ce qui s'est passé?, me demandais-je en ayant un arrière-goût de nausée dans la gorge. 'Ttendez, pas l'temps, on verra après.

Fallait d'abord prendre contact avec Masaka. Le pauvre, devait être tout excité, à se faire un sang d'encre. Moi même, j'étais pas à l'aise.

-Eh ben, il a des tripes, le capitaine, à y retourner après le tonneau et les loopings.
-Je crois qu'il n'est pas au courant de ce qu'il s'est passé, plutôt.
-Oh, ça expliquerait des trucs. Faut peut être aller l'informer de ce qu'il risque, non?
-Ch'pas sûr qu'il soit aussi confiant après coup, donc non.


C'est donc en toute connaissance de cause que j'allais "parlementer" avec mon collègue, m'attendant à un discours rude et délicat. Sa frangine venait de se faire enlever, le pauvre. Fallait être compréhensif.

A peine à portée de main, Chihousou se chargea personnellement de me faire gagner deux mètres de hauteur.

-J'ai dis compréhensif, mais chuis pas spécialement convaincu que l'altitude nous permette de mieux nous comprendre.
-CONNAIS PAS CE MOT!!!, me confia le concerné.
-Euh...
-OU EST ELA?
-Qui ça?, eu-je l'erreur de demander sans réfléchir.

Grosse erreur même, qui me valut d'être secoué méchamment. Ca me laissa au moins le temps de me dire qu'Ela était sûrement la frangine. Chihousou en profita pour noter que ma mémoire semblait revenir avec les secousses latérales.

-Ah oui oui oui je vois je vois, Ela. Elle va probablement, bien sûr j'ai aucun moyen de savoir, mais à priori dans ce genre de cas les otages vont bien quand on rapplique vite. En plus c'est pas ma première fois avec Nera' et elle est assez réglo sur ces choses là, contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer quand on sait qu'elle...

Oooh non, songea Masaka. Encore un de ces types compliqués qui faisaient des phrases longues sans rien dire. Bah, qu'à cela ne tienne. Si le secouer de gauche à droite améliorait la volubilité du blondinet, alors le secouer de haut en bas permettrait sûrement de réduire le degré de blabla.
Logique, non, mais particulièrement intuitif.

-Fa tourneuh. Mwaargrêttez làààà...

Bon, visiblement toujours pas. Peut être qu'en fin de compte, les claques se révèleraient être la bonne solution.

-Bon, une dernière fois. QU'EST CE QUE TU AS FAIT DE MA SOEUR???, vociféra Colosse à pleins poumons.
-Ce que j'ai fait de quoi?
-COMMENT CA DE QUOI???
-D'solé d'solé d'solé, j'voulais dire de qui!
-MA FRANGINE!
-On va pas y arriver... ce que j'ai quoi de votre soeur?
-Quoi?
-Ben oui, je comprends pas quoi. Je sais qui, par contre, m'empressais-je de préciser avant une énième bourrasque. Qui, c'est Ela Masaka, votre soeur.
-Euh... eh bien en fait...
-Oui?

Mauvais. Le blondinet venait de semer la confusion dans l'esprit du Masaka, qui s'en retrouvait profondément troublé. Maintenant, c'était à lui qu'il fallait des claques. Mais, profitant de cette hésitation, Dogaku se chargea de refaire la déco dans son esprit, tout en tentant d'ignorer de son mieux l'espèce de tour de siège que montaient à l'improviste les membres de la BRUTE.

-Euh... Ela va bien, j'en suis sûr. Les pirates qui ont fait ça n'en sont pas à leur première capture, et on a jamais rien eu à déplorer au niveau des prisonniers. Donc... vous... tu... peux me lâcher, s'il te plait?
-Un instant.
Le Capitaine Dogaku, c'est bien toi?
-En chair et en os, yep. 'Fin, s'ils sont pas broyés, du moins.
-Donc tu es celui qui as enlevé Ela, non?
-Hein? Non!
-C'est pas ce que disait ton papier.
-Papier? J'ai une prime, maintenant?
-Ben oui, le papier où y'avait... é... é... équoi, déjà? Équerré, peut être?

Chihousou s'arrêta, cherchant pour la énième fois un mot qu'il ne retrouvait pas. Équerre, échelle, peut être? Non, pas du tout la bonne catégorie. Reprenons au début. Le mot qu'il cherchait était un ver.... ver... verve? Vert? Vernaculaire, peut être?

-J'ai bien demandé à ce qu'on envoie à la BRUTE une notification, mais c'est tout. D'ailleurs, j'ai oublié comment j'ai géré les tournures... c'est ptêtre ça qui t'as pas plu?
-Minute. Stop. Attends.
-D'acc...
-CHUT!
-.....
-Donc ça n'est pas toi qui as envoyé la lettre?
-Euh... techniquement, non.
-Et ça n'est pas toi qui as enlevé la soeurette?
-Non plus, répondis-je à l'instant où une nouvelle volée de menuiserie s'abattit sur les flancs de mon cher, fier et maltraité Tarmac.
-Oups. Euh... les mecs? Je crois qu'on a peut être un...

Chihousou me reposa, s'excusa platement deux trois fois, me colla un baril de rhum entre les mains en guise d'offrande, et s'empressa d'aller arrêter la vilaine tour mobile qui se rapprochait dangereusement de mon navire.

Ce qui était assez sympa, mine de rien, me dis-je une heure plus tard dans mon bureau, avec un peu de recul et beaucoup moins de stress (ainsi qu'un oeil au beurre noir, la faute à un certain baril de rhum mal réceptionné). N'empêche, ça aurait été mieux qu'il commence D'ABORD par s'occuper des deux mecs qui avaient monté une GNIOURFERIE D'CATAPULTE A TONNEAUX EXPLOSIFS, quoi.

-Toutes, mes, excuses, répéta pour la x-ième fois le capitaine aux cheveux oranges.
-Mwouais.
-Au moins, ça sera l'occasion de remettre à neuf ton bateau, non? Il le mérite bien, et on va le soigner. Ca va être une seconde jeunesse, BWAHAHAHAHAHA!
-Retaper intégralement?
-Même avec des améliorations, si tu veux!
-Euh... ptêtre pas, nan. J'prends pas d'risques.
-En tout cas, on aura fini ça d'ici le milieu de la nuit. Mes gars vont bosser toute la soirée, et les tiens ont l'air au moins aussi motivés.
-Vous pressez pas trop, j'imagine. On partira pas avant demain cinq heures au mieux.
-Comment ça?, s'énerva le colosse. Et ma soeur, on y va quand alors?
-Ben à moins que tu ais tout un stock de papier dans tes armoires, on doit quand même attendre l'approvisionnement.
-Du papier? Comme tout à l'heure? On a pas besoin de lire, hein! C'est même dangereux, on ne se comprend pas avec ça, BWAHAHAHAHA!
-Pas n'importe quel papier. LE papier.

A cette annonce, Chihousou se tut, et observa un silence religieux. Car une fois qu'il y était habitué, même un homme, et même un homme fort, se révélait monstrueusement impuissant sans papier toilette. Une fois cette solennelle déférence effectuée, il commença à s'ennuyer, et sa grogne refit peu à peu surface. Pour passer le temps, il décida d'aller rejoindre la grande troupe qui s'affairait à retapper au plus vite les divers dégâts pas tous si bénins que venait de subir le bateau.

De mon coté, c'était juste maussade et tendu à souhait. Mais étrangement, la simple idée d'aller les rejoindre me donnait une flemme monstrueuse.
Sigurd
Sigurd
Marine Méconnu/Admin

Messages : 539
Date d'inscription : 10/01/2010

Revenir en haut Aller en bas

LongueTown Empty Re: LongueTown

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum